Tour de France 2024 : "Oui, on a un œil sur le foot"... Comment les coureurs s'occupent-ils pendant les transferts ?

Chaque jour, les coureurs doivent circuler entre leurs hôtels, le départ et l'arrivée, un trajet qui se réalise la majeure partie du temps en bus.
Article rédigé par Maÿlice Lavorel - envoyée spéciale à Dijon
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
Jonas Vingegaard sort du bus de son équipe, en amont du départ de la 111e édition du Tour de France, le 27 juin 2024. (MARCO BERTORELLO / AFP)

Pour le peloton, le Tour de France se roule à vélo, mais aussi en bus. Autour des étapes, les coureurs doivent réaliser les transferts dans les cars de leurs équipes (ou plus rarement en avion), entre leurs hôtels, les arrivées et les départs. 

En Italie, en début de parcours, quelques longs transferts en bus ont agité le peloton, notamment au départ de la troisième étape, la dernière 100% italienne, entre Plaisance et Turin, la plus longue de ce Tour. "On est parti à 7h10 de l'hôtel, on a même pris le petit-déjeuner dans le bus pour gagner quelques minutes de sommeil. On a eu quasi deux heures de bus, ça fait de longues journées", expliquait alors Guillaume Martin au départ de l'étape. En 2015, l'équipe Movistar avait recensé sur son site internet presque 2 900 kilomètres de transfert, soit pas beaucoup moins que les 3 360 kilomètres de course sur le tracé de la Grande Boucle. Mais comment les coureurs occupent-ils ce temps ?

Un moment essentiel de récupération

Ces longs moments de route, qui peuvent parfois se compter en heures, sont d'abord optimisés, notamment pour la récupération et la santé des coureurs à l'arrivée des étapes. "Il y a un cycle qui commence, avec la collation à l'intérieur du bus, et la récup qui passe par des Game Ready, qui sont des bottes de froid et des bottes de pression dans le bus", liste Julien Jurdie, directeur sportif chez Decathlon-AG2R La Mondiale. "On mange notre collation, souvent on a un peu faim après l'étape", confirme Kevin Vauquelin (Arkéa B&B-Hôtels), qui vit son premier Tour de France et ses transferts. "Et puis on essaye de récupérer directement avant d'arriver au massage, on se détend un petit peu."

"C'est important que dans ce retour à l'hôtel, qui peut être long par moments, les coureurs soient vraiment à l'abri du bruit, que ce soit un retour au calme. C'est essentiel vu que c'est une telle effervescence sur le Tour, que l'organisme est tout de même assez stressé avant la course, pendant, donc après il faut essayer de retrouver un calme."

Julien Jurdie, directeur sportif chez Decathlon-AG2R La Mondiale

à franceinfo: sport

Du temps gagné dans le bus peut permettre d'avancer le programme de récupération post-étape à l'hôtel. "Moi par exemple, hier, je suis resté dans le bus, j'ai fait des bottes de compression. On a un peu le temps de faire chacun notre truc", raconte de son côté Axel Laurance (Alpecin-Deceuninck), qui explique ensuite qu'une fois arrivé à l'hôtel, il a "juste [eu] à faire [son] massage". "Il faut optimiser toutes les minutes de récupération dans le but que les coureurs puissent se coucher le plus rapidement possible, car la meilleure récupération reste le sommeil", approfondit Julien Jurdie.

Sur le plan sportif, le transfert permet aussi de débriefer après l'arrivée, là où le briefing d'avant-étape se fait plus souvent une fois arrivés sur les lieux du départ. "On fait un tout petit débrief individuel très court, à part s'il y a eu des choses vraiment importantes", note le directeur sportif Decathlon-AG2R La Mondiale.

Entre lecture et football

Mais les transferts sont aussi l'occasion de moments de détente, que chaque coureur occupe à sa guise. "Certains regardent des séries, lisent des livres, on se raconte toutes sortes de choses, et ça passe bien", explique Mathieu Burgaudeau (Total Energies). Guillaume Martin, le leader de l'équipe Cofidis, confie de son côté qu'il "aime bien écouter de la musique avant le départ". "Le matin on se détend, on peut regarder une série, ce n'est pas très compliqué", assure également Kevin Vauquelin.

Et en cette période d'Euro, les trajets en bus permettent aussi de suivre les rencontres en direct d'Allemagne. "L'autre jour on a regardé le foot, le match (France-Belgique) était à 18 heures, mais on était un peu dégoûtés car la télé ne marchait pas, il y avait un gros orage, développe Benoît Vaugrenard, directeur sportif chez Groupama-FDJ. Mais on a un œil sur le foot, oui."

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