Tour de France 2024 : pourquoi la bataille pour le maillot vert entre Philipsen et Girmay n'est pas totalement jouée
Qui sera sacré roi du sprint de ce Tour de France dimanche ? Alors qu'aucun patron ne se dégageait à la mi-course, Biniam Girmay a empoché trois victoires et filait tout droit vers le maillot vert, qu'il porte depuis la 5e étape.
Sauf qu'à l'issue de l'étape de mardi, où il a chuté, l'Erythréen est toujours le mieux placé, mais il sent dans sa nuque le souffle de Jasper Philipsen, qui finit très fort. Peut-il le devancer ? Ce sera compliqué, mais pas impossible.
Parce qu'il n'y a plus que 32 points d'écart
Au soir de la 12e étape, Jasper Philipsen comptait 107 points de retard sur Biniam Girmay au classement par points. Mardi soir, à l'issue de l'ultime étape pour les sprinteurs, il n'en compte plus que 32. Aidé par la chute dans le final de l'Erythréen, le Belge a fait coup double en empochant la victoire et 67 points, pendant que son adversaire n'en prenait aucun.
Dans la deuxième partie du Tour, le maillot vert de l'édition 2023 a fait ce qu'il fallait pour retrouver son statut. Et donc mettre le doute à son concurrent. "Pour le maillot vert, on est toujours dans la course, mais Biniam fait un très beau Tour. On va continuer à mettre la pression, la course n'est pas finie tant qu'on n'est pas à Nice", a rappelé le vainqueur du jour à France Télévisions.
Parce qu'il reste encore des points aux sprints intermédiaires
Il n'y a plus de sprint massif à disputer jusqu'à l'arrivée à Nice, contrairement aux autres années et l'arrivée de l'ultime étape sur les Champs-Elysées qui permettait au vainqueur d'inscrire 50 points. Pour combler ce manque de points, Jasper Philipsen devra donc aller en chercher aux sprints intermédiaires. Ceux-ci, souvent placés en début d'étape, rapportent 20 points au premier, 17 au deuxième, 15 au troisième et ainsi de suite jusqu'à un point pour le 15e coureur classé.
Il en reste quatre jusqu'à Nice (un par étape, hormis lors du contre-la-montre), soit quatre fois 20 points, donc quatre occasions de recoller à Biniam Girmay. En y ajoutant les points à chaque arrivée, le total monte à 200 points si le même coureur empoche tous les points possibles jusqu'à dimanche soir.
Sauf que sur les 200 unités, seules 40 à 60 devraient être dévolus aux sprinteurs, en raison du parcours très montagneux et de l’emplacement de certains sprints intermédiaires placés après des cols, donc difficiles à disputer pour les sprinteurs. Il faudrait alors pour Philipsen reprendre une quinzaine de points par sprint intermédiaire "jouable" pour revenir à hauteur de l'Erythréen.
Pas simple, mais de quoi modifier les stratégies, puisqu'Alpecin-Deceuninck pourrait intercaler un maximum de coureurs entre Philipsen et Biniam Girmay au sprint intermédiaire pour créer un écart de points. "Je suis plus proche du maillot vert mais le Tour est terminé pour les sprinteurs. Avec 20 points [pour le vainqueur du sprint intermédiaire], c'est presque impossible, mais c'est bien d'avoir encore un petit objectif, ça donne de la motivation pour rester", a admis le Belge.
Parce qu'il a la dynamique pour lui face à Girmay
D'abord frustré par Biniam Girmay, Jasper Philipsen a finalement pris le dessus petit à petit, bien aidé par son équipe. "Au début, le train était bien, mais pas parfait. Désormais, c'est le cas. Il y a beaucoup plus de confiance", affirme son manager. "Il aime être mis en confiance et avoir ses coéquipiers autour de lui. Quand il ne lâche pas la roue, il est rarement battable", confirme son coéquipier français Axel Laurance.
En face, Biniam Girmay a chuté dans le final mardi. En plus d'avoir vu son adversaire empocher les points et la confiance, il pourrait souffrir de sa chute dans les prochains jours. "Mon genou est gonflé et j'ai deux points de suture au coude, mais ce n'est pas un problème. Je vais bien", a soutenu le maillot vert après l'étape. Biniam Girmay est tout proche d'un premier maillot vert historique pour le continent africain, mais l'imprévu du Tour pourrait l'en priver in extremis.
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