Tour de France 2024 : "un mini Strade Bianche", "on peut perdre le Tour"... Comment le peloton aborde l'étape des chemins blancs ?

Sur la route de la 9e étape du Tour de France, dimanche, autour de Troyes, les coureurs vont passer sur les chemins blancs, entre excitation et nervosité.
Article rédigé par Maÿlice Lavorel - envoyée spéciale à Colombey-les-Deux-Eglises
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
Le peloton sur les chemins blancs des Strade Bianche, le 2 mars 2024. (SIPA)

Ce sont des portions de route qui rappellent habituellement les Strade Bianche, ou Paris-Tours. À l'occasion de la neuvième étape du Tour de France, dimanche 7 juillet, le peloton va se frotter aux chemins blancs et leurs particularités qui ont fait le succès de certaines Classiques. Sur les 199 kilomètres autour de Troyes, les coureurs vont passer sur 32 kilomètres, répartis en 14 secteurs, de chemins blancs (chemins caillouteux blancs) déjà présents au tracé du Tour de France femmes en 2022.

L'étape, aux airs de Classique, a été l'un des sujets de discussion chez les coureurs ces derniers jours, qui sont nombreux à avoir confié leur hâte de la découvrir. "Je trouve ça bien que le Tour de France se mette à ce genre d’étapes, c'est toujours sympa", a affirmé Romain Bardet (DSM-firmenich) au départ de la huitième étape à Semur-en-Auxois, samedi matin. 

"Une course excitante"

Autour de la capitale historique de la Champagne, certaines équipes auront une carte à jouer pour aller décrocher une prestigieuse victoire d'étape. "C’est un mini Strade Bianche, un Paris-Tours, il peut se passer plein de choses sur les chemins, plein de scénarios possibles, c’est une course excitante [...] Moi j’aime bien ça, j’attends avec impatience cette étape", expliquait le Français d'Alpecin-Deceuninck Axel Laurance à Mâcon au matin de la cinquième étape.

Le peloton du Tour de France femmes sur les chemins blancs, lors de l'étape entre Troyes et Bar-sur-Aube, le 27 juillet 2022. (JEFF PACHOUD / AFP)

Son coéquipier Mathieu van der Poel, maillot arc-en-ciel de champion du monde sur les épaules, vainqueur des Strade Bianche en 2021, fait partie des coureurs cités pour l'emporter. "Je n’ai pas beaucoup d'astuces, j’essaye de rester devant et relaxé sur le vélo", a-t-il souri, samedi matin, interrogé en zone mixte sur ses petits trucs pour bien négocier les chemins blancs. "Les équipes de leaders voudront être devant, ça va être imprévisible."

Car les chemins blancs sont aussi attendus avec nervosité et appréhension par le peloton. Sur une surface inégale, qui soulève de la poussière et des petits cailloux, les craintes d'un incident qui viendrait enrayer la roue et la progression sont multipliées. "Il suffit d'une crevaison, un incident mécanique et que le peloton accélère à ce moment-là, on sait que ça peut être irrémédiable", rappelle Julien Jurdie, directeur sportif Décathlon AG2R. "Il y aura beaucoup de stress dimanche par rapport à ça, ce sera un peu la loterie"

La crainte de la crevaison ou de l'incident mécanique

"Le stress va être élevé. Tous les coureurs qui pensent qu’ils sont bien placés au classement, avec leurs équipiers, vont frotter, les sprinteurs aussi vont frotter, les spécialistes du gravel vont frotter. Ce sera encore une fois une étape très nerveuse", estime le directeur général de Soudal Quick-Step Patrick Lefevere, "pas un grand fan" des chemins blancs. 

Les leaders du classement général, attendus au tournant, n'ont pas tous les mêmes références sur cette surface particulière. Le maillot jaune Tadej Pogacar a montré qu'il était capable de coups de force, impressionnant vainqueur des Strade Bianche plus tôt dans l'année, pour sa course de reprise, après une échappée solitaire de 80 kilomètres et un record d'avance sur son dauphin (2'44) pulvérisé, là où Jonas Vingegaard n'a jamais participé à une grande course avec des chemins blancs.

Mais chercheront-ils à faire des différences ou à s'assurer une journée tranquille et sans souci ? "Je ne pense pas qu'on peut gagner le tour sur cette étape, mais on peut le perdre avec une crevaison ou de la malchance au mauvais moment", a confié Remco Evenepoel, deuxième du classement général. "Rester sur le vélo, c'est le plus important pour dimanche" a-t-il renchéri. De son côté, le maillot jaune actuel du Tour s'est dit "prêt". "Normalement j'aime ce genre d'étape, mais on ne sait jamais ce qu'il peut se passer", a expliqué Tadej Pogacar vendredi.

Les équipes ont beaucoup travaillé pour préparer cette neuvième étape. "Je l'ai reconnue deux fois, je connais les secteurs par cœur", a ainsi assuré Remco Evenepoel après sa victoire sur le contre-la-montre. Un travail minutieux effectué jusqu'à vendredi, avec quelques kilomètres de "gravel" parcourus par Wout van Aert et Tiesj Benoot (Visma-Lease a bike) juste après le chrono. Pour ne rien laisser au hasard et réduire au maximum l'incertitude. 

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