Tour de France 2024 : une quatrième victoire française, un duel au sommet, Girmay dans l'histoire... Les enjeux de la dernière semaine
Après une semaine inaugurale pleine de premières, où chaque jour a apporté son lot de surprises, puis une deuxième où les patrons ont montré les muscles, le Tour de France entame sa troisième et dernière semaine à partir de Gruissan (Aude), mardi 16 juillet. La lutte pour le maillot jaune, un maillot vert historique et des Français en quête d'un nouveau succès : franceinfo: sport vous présente les enjeux de la dernière semaine.
Pogacar-Vingegaard : le duel a basculé, mais tout n'est pas joué
Leur duel tient en haleine le Tour de France depuis quatre ans. Et cette 111e édition ne déroge pas à la règle. Tadej Pogacar attaque, Jonas Vingegaard essaye de résister et les deux coureurs sont sur une autre planète par rapport au reste du peloton.
Alors qu'un peu plus de trois minutes les séparent (3'09''), la bagarre entre les doubles vainqueurs du Tour (2020 et 2021 pour Pogacar, 2022 et 2023 pour Vingegaard) va livrer son dénouement cette semaine et devrait sacrer l'un des deux pour la troisième fois.
Le Slovène a frappé fort lors du week-end pyrénéen, avec deux victoires de rang au sommet, et a pris un certain ascendant après 15 étapes. Mais le profil escarpé de la troisième semaine (avec trois étapes de montagne) pourrait voir de nouvelles attaques entre les deux favoris, qui n'ont pas arrêté de se chercher sur ce terrain depuis le départ du Tour.
Sans oublier le contre-la-montre final entre Monaco et Nice, exercice dans lequel Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard ont tous les deux brillé par le passé sur les routes du Tour de France. "Je n'ai plus rien à perdre (...) Cela paraît difficile, mais il peut toujours avoir un mauvais jour, on l'a vu ces deux dernières années", a ainsi assuré le Danois à l'arrivée au plateau de Beille, dimanche.
Une quatrième victoire française, c'est possible ?
Après trois éditions de suite avec une seule victoire au compteur, les Français en comptaient déjà trois après neuf étapes en 2024. Il faut remonter à 2018 pour trouver trace d'une édition à plus de trois victoires (cinq avec Arnaud Démare, Lilian Calmejane, Romain Bardet et Warren Barguil par deux fois), et les Français ont des chances d'y croire.
Ils sont nombreux à pouvoir y prétendre, à commencer par Arnaud Démare ou Bryan Coquard mardi lors de la dernière étape plate, mais la concurrence sera féroce. Ce sera sans doute en montagne que les Tricolores auront les meilleures chances : Romain Bardet vit un dernier Tour idyllique, tandis que David Gaudu monte en puissance.
Sans oublier Romain Grégoire, Bruno Armirail ou Kévin Vauquelin, déjà vainqueur à Bologne. Les 17e et 18e étapes, que les favoris daigneront peut-être laisser filer, seront sans doute leurs dernières chances.
Biniam Girmay, du vert pour l'histoire
Biniam Girmay y est presque. La sensation du sprint de ce Tour de France, que personne n'attendait à pareille fête, est en passe de réaliser un exploit : devenir le premier coureur africain à terminer le Tour de France avec un maillot distinctif.
L'Erythréen, qui compte déjà trois victoires, aura une dernière occasion de s'exprimer mardi, à Nîmes, où il devra d'abord ne pas tomber afin de ne pas laisser son rival Jasper Philipsen engranger trop de points.
Avec 86 longueurs d'avance, il dispose d'une marge suffisante pour rallier Nice avec le maillot vert au vu du parcours restant. Mais encore faudra-t-il y parvenir, lui qui n'a fini qu'un seul de ses trois grands tours disputés (le Tour de France 2023). L'histoire est au bout de la Promenade des Anglais pour "Bini".
Les pois, une chimère pour les baroudeurs ?
Après trois maillots à pois récupérés presque sans le vouloir par le vainqueur du Tour, Giulio Ciccone a remis à l'honneur les baroudeurs l'an passé au classement du meilleur grimpeur. Mais cette année, cette tunique retombe dans ses travers : aucune échappée ne recevant l'approbation du peloton pour se jouer la victoire, les favoris raflent presque tous les points.
Dimanche soir, Tadej Pogacar compte 77 points, soit 41 d'avance sur le premier baroudeur à pouvoir l'obtenir, Jonas Abrahamsen. David Gaudu et Richard Carapaz semblent en avoir fait un objectif, mais ils pourraient vite être dégoûtés : le maillot à pois devrait encore une fois revenir au vainqueur du Tour de France.
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