Tour de France 2021 : Wout van Aert, un gagnant tout-terrain
Le Belge s'est offert le sprint des Champs-Elysées dimanche, après une victoire en montagne et sur le contre-la-montre.
Wout van Aert coche les étapes comme tout un chacun sa liste de course. Une victoire à Malaucène après avoir dominé le Mont Ventoux ? Check. Un contre-la-montre largement dominé à Saint-Emilion ? Check. Le sprint le plus attendu du Tour de France, sur les Champs-Elysées, dimanche 18 juillet ? Check. Le plat, la haute montagne, l'effort solitaire, rien n'a semblé trop difficile pour le Belge sur ce Tour de France 2021.
Des vallées aux montagnes
L'ancien cyclo-crossman, éternel rival de Mathieu van der Poel, nous avait habitué à frotter avec les meilleurs sur les sprints. Vainqueur devant Sam Bennett à Voiron en 2019, puis à Privas et Lavaur en 2020. Il avait montré de bonnes dispositions en montagne, avec une 3e place à La Roche-sur-Foron après l'ascension du Cormet de Roselend et la montée du plateau des Glières.
Cette année, Wout van Aert a monté le curseur un cran plus haut. Une fois l'abandon du leader Primoz Roglic digéré, le Belge a donné le ton. Il a signé sa plus belle victoire sur la Grande Boucle à l'occasion de la 11e étape, remportée en solitaire après deux ascensions du Ventoux. "Je garderai l'image de moi, seul au sommet du Mont Ventoux, c'est une photo qui aura une belle place dans ma maison", savoure le Belge.
Vorace, Van Aert a dû patienter pour décrocher un deuxième succès. Vice-champion du monde de la discipline, il a réglé le contre-la-montre de Saint-Emilion, samedi (20e étape). A peine sa victoire officielle, le Belge pensait déjà à la journée du lendemain. Et aux Champs-Elysées. "J'aimerais bien aller chercher le sprint dimanche", assumait-il. Chose promise, chose due.
Après l'exploit au Ventoux, la consécration sur les Champs
Il fallait bien un surhomme pour dérégler le train de la Deceuninck-Quick Step, fusée ayant propulsé Mark Cavendish vers quatre victoires en cinq sprints. Parfaitement lancé par son coéquipier Mike Teunissen, Van Aert a dominé le Britannique, et son compatriote Jasper Philipsen, dans les 200 derniers mètres. Une apothéose. "C'est incroyable, c'est unique de gagner trois étapes comme ça, se réjouit-il. C'était une grande motivation. Je ne sais pas si c'est la plus belle, c'est difficile de le dire maintenant. Mais c'est une étape historique du Tour, c'est incroyable."
Sa polyvalence peut-elle lui permettre de briguer une place plus ambitieuse au classement général, après avoir terminé 19e cette année ? "Le chemin est très long, rappelle-t-il. Je reste sur ce que je fais maintenant, ça me va." Chasseur de classiques, d'étapes, de titres mondiaux, le Belge a les outils pour se forger un immense palmarès.
Direction Tokyo
Et son prochain objectif est déjà dans le viseur. Dès ce dimanche soir, Wout van Aert s'envolera pour le Japon et les Jeux olympiques. Le Ventoux dans le sac à dos, il peut rêver de dompter le Mont Fuji, cadre du tracé olympique. "La semaine va passer vite, souligne-t-il, sourire aux lèvres. Avoir un nouvel objectif, c'est toujours bien. Mais je veux profiter d'abord de cet incroyable week-end." A Tokyo, il retrouvera un autre grand carnivore du cyclisme, et désormais double vainqueur du Tour, le Slovène Tadej Pogacar. Le duel promet.
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