Tour de France 2022 : époustouflant, Jonas Vingegaard remporte la 11e étape et s'empare du maillot jaune de Tadej Pogacar
Le Danois a placé une attaque fulgurante à 4 kilomètres de l'arrivée pour faire craquer le Slovène. Le voilà détenteur du maillot jaune. Romain Bardet, 3e du jour, fait une excellente opération au général.
C'est un tournant dans ce Tour de France 2022. Jonas Vingegaard a remporté en patron la 11e étape entre Albertville et le col du Granon, mercredi 13 juillet. Le Danois de la Jumbo-Visma, agressif tout au long de la journée, a déclenché une attaque limpide, fulgurante, à 4 kilomètres de l'arrivée.
Elle a complètement assommé Tadej Pogacar (UAE Team Emirates), qui y a laissé des plumes et son maillot jaune, désormais sur les épaules de Vingegaard avec plus de deux minutes d'avance. Romain Bardet (Team DSM), troisième de l'étape, réalise une excellente opération en vue du général.
Il était écrit qu'une arrivée au sommet d'un col arpenté pour la première fois en 36 ans offrirait un moment d'histoire. Peu importe la date du prochain passage du Tour, le Granon résonnera comme théâtre d'un épisode majeur de la saga opposant Pogacar à Vingegaard. Plus d'une fois, le Danois a titillé son rival. A la Super Planche des Belles Filles vendredi, sa tête baissée devant un Slovène jovial trahissait une terrible frustration. Sa revanche a été éclatante.
Tout au long de l'étape, sa formation a suivi une tactique claire : isoler "Pogi", amputé de son coéquipier de luxe George Bennett. Vingegaard et Roglic ont harcelé le Slovène, le forçant à sauter dans leur roue pour ne pas les laisser s'échapper. La manœuvre a usé Pogacar, que l'on pensait pourtant increvable. A vrai dire, lui-même semblait sûr de son fait, se montrant même un brin chambreur devant les caméras à l'approche du Granon.
Du rêve au cauchemar, le double tenant du titre a bouilli, à mesure que ses rivaux le dépassaient dans la montée finale. D'abord lâché par Nairo Quintana (Arkéa-Samsic), deuxième du jour, il a vu filer Romain Bardet, David Gaudu (Groupama-FDJ), Geraint Thomas et Adam Yates (Ineos Grenadiers). Avant cette étape, ces coureurs paraissaient un cran en dessous de celui qui était alors perçu comme un extraterrestre. Désormais, ils le talonnent, à l'image de Thomas, 4e, qui pointe à quatre petites secondes du Slovène.
Barguil, si près du but
Bardet fait même mieux : l'Auvergnat est le dauphin du nouveau leader. Remuant depuis le départ, il a, lui aussi, asséné une attaque diabolique sur les pentes du Granon. Frustré sur le Giro, le leader de la Team DSM a fait le boulot. Avec 2'16" de retard sur Vingegaard, il est le premier d'un groupe de six se tenant en moins d'une minute (Pogacar à 2'22, Thomas à 2'26, Quintana à 2'37, Yates à 3'06 et Gaudu à 3'13).
Sauf retour surprise d'Alexandr Vlasov (Bora-Hansgrohe, 7'23") et Enric Mas (Movistar, 9'29"), grands perdants du jour, le podium se jouera entre ces coureurs. Les prochaines étapes, à commencer par les trois cols hors catégorie de jeudi, continueront de dresser les contours du trio qui pavoisera sur les Champs-Elysées.
Warren Barguil (Arkéa-Samsic) n'en sera sûrement pas, mais le Breton a signé un numéro en soliste. Echappé sur les pentes du Galibier, à 51 kilomètres de l'arrivée, il a compté jusqu'à deux minutes d'avance. Ses meilleures sensations retrouvées, on a cru revoir Barguil victorieux, comme à l'Izoard en 2017. Mais le Morbihannais a dégoupillé dans les plus gros pourcentages d'un Granon qu'il a enduré seul, pas aidé par l'attaque surprenante de son coéquipier Quintana. Quatrième au classement de la montagne, le grimpeur français devra retrouver du jus pour arborer le maillot à pois à Paris.
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