Tuerie de Chevaline : les trois soupçons qui pèsent sur le frère du père de famille
Agé de 54 ans, il a été arrêté au Royaume-Uni, où vivait la famille Al-Hilli. L'héritage familial est au cœur de l'enquête.
Rebondissement dans l'affaire de la tuerie de Chevaline. Plus de neuf mois après le quadruple meurtre de trois membres d'une même famille et d'un cycliste, dans cette commune de Haute-Savoie, la police britannique a arrêté Zaid Al-Hilli, le frère du père de famille tué, Saad Al-Hilli. Trois membres de la famille britannique Al-Hilli avaient été retrouvés morts dans leur voiture, tués par balles, en septembre 2012 dans les Alpes françaises. Un cycliste français, Sylvain Mollier, gisait à côté de leur véhicule.
Une perquisition était menée lundi dans la journée au domicile britannique du principal suspect ainsi qu'au golf dont il est le gérant. "Nous avons estimé qu'il y avait suffisamment de charges pour l'entendre sous le régime de la garde à vue", a indiqué le procureur de la République d'Annecy, Eric Maillaud. "Nous devons lui poser des questions sur son emploi du temps, ses relations avec son frère et l'héritage familial", a ajouté le magistrat. Francetv info détaille les éléments qui justifient cette garde à vue.
L'héritage au cœur de l'enquête
Un différend existait entre Saad et Zaid à propos de l'héritage de leur père. Cet héritage, portant sur plusieurs millions d'euros, concerne un compte en Suisse d'un montant d'un million d'euros, un appartement en Espagne, et des biens en Irak. Zaid Al-Hilli a essayé "par tous les moyens de spolier son frère", avait indiqué le procureur de la République d'Annecy à Benoît Gadrey, journaliste de France 2, le 11 juin.
Si Zaïd al Hilli a été arrêté, c'est parce que des "preuves formelles et écrites ne laissent plus aucun doute sur le conflit familial très violent qui opposait les deux frères sur la question de l'héritage de leur père", a expliqué lundi procureur de la République d'Annecy sur France 3 Alpes. "Cela ne signifie pas qu'il est coupable", a ajouté Eric Maillaud. "Nous avons cependant la certitude que Zaïd al-Hilli était prêt à tout pour récupérer l'héritage de son père et spolier son frère".
De mystérieuses conversations téléphoniques
Les enquêteurs s'intéressent également à de multiples conversations téléphoniques entre Zaid Al-Hilli et un mystérieux correspondant roumain, quelque temps avant le quadruple meurtre. Des investigations étaient en cours en Roumanie début juin, mais elles n’ont pas permis pour l’instant d’identifier le destinataire des appels.
Les magistrats d'Annecy avaient adressé une commission rogatoire internationale aux autorités roumaines. Cette demande de coopération judiciaire était motivée par l'expertise des communications téléphoniques émises à proximité de la scène de crime, et aux domiciles de la famille Al-Hilli, en Angleterre.
Absent à sa convocation
Zaid al-Hilli, soupçonné "d'avoir participé à un complot pour commettre un meurtre", selon les enquêteurs britanniques, avait refusé de répondre aux questions de la police française.
Le quinquagénaire avait été convoqué le 21 juin par les juges d'instruction en France, mais il a refusé de se déplacer, ce qui justifie notamment son placement en garde à vue, a précisé le procureur Maillaud.
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