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Un agriculteur s'attaque à Monsanto devant les tribunaux

Un céréalier charentais accuse le géant de l'agrochimie d'être responsable de son intoxication en 2004 par un puissant herbicide, interdit en France depuis 2007. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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En 2005, devant le siège social de Monsanto à Bron, près de Lyon (Rhône), une banderole a été déployée par des militants anti-OGM. (JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP)

Le procès qui s'ouvre lundi 12 décembre à Lyon évoque David contre Goliath. Paul François, 47 ans, cultivateur de céréales à Bernac, en Charente, assigne Monsanto en justice après avoir été exposé au Lasso. Ce puissant désherbant produit par la firme américaine est interdit en France depuis 2007.

Des problèmes de santé depuis 2004

Tout commence en 2004. Paul François ouvre la cuve d'une machine à pulvériser et reçoit en plein visage des vapeurs de Lasso. "J'ai eu des pertes de connaissance dans les heures qui ont suivi", se souvient-il. Depuis invalide à 50 %, il souffre de pertes de mémoire et de problèmes neurologiques que les médecins peinent à expliquer.

Près d'un an après avoir inhalé les vapeurs, des analyses mettent en évidence dans son corps des traces de monochlorobenzène. Ce solvant présent dans le pesticide serait la cause de son mal, explique son avocat, maître François Lafforgue. Retiré du marché "au Canada, en Angleterre et en Belgique, parfois depuis les années 80, rappelle-t-il, en France, [le Lasso] ne l'a été qu'en 2007." 

Une procédure débutée en 2007

En février 2007, l'agriculteur enclenche une procédure à l'encontre du géant de l'agrochimie. Au bout de plusieurs années d'échanges d'arguments entre les deux parties, l'audience se tient lundi à Lyon, près du siège du groupe américain en France. "A ma connaissance, c'est la première fois qu'un particulier assigne Monsanto devant la justice" en France, rapporte maître François Lafforgue.

Ce dernier entend y soutenir la double "faute" de la firme : d'abord, elle n'aurait pas indiqué la composition exacte du Lasso sur l'étiquette, notamment la présence du monochlorobenzène. Ensuite, Monsanto n'aurait pas respecté l'obligation de vigilance "en mettant sur le marché un produit" que l'entreprise "savait pourtant être dangereux".

Président de l'association Phyto-Victimes, le céréalier estime qu'avec les pesticides, "on est peut-être proche d'un scandale comparable à celui de l'amiante."

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