Un commissariat incendié en Egypte pour l'arrivée de John Kerry
Alors que le secrétaire d'Etat américain est arrivé samedi au Caire, le commissariat de Port Saïd a été visé par des centaines de manifestants. La désobéissance civile s'étend dans le pays.
La tension n'est pas retombée à Port Saïd. Des manifestants ont mis le feu à un commissariat de la ville du nord-est de l'Egypte, samedi 2 mars, au moment où le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, arrivait au Caire pour discuter de la transition politique dans le pays. Quelque 500 manifestants ont lancé des cocktails molotov et des pierres sur le commissariat, provoquant un incendie, et bloqué l'accès aux pompiers, a indiqué le ministère de l'Intérieur.
Les manifestants se sont rassemblés devant le commissariat après des affrontements, au cours desquels deux hommes ont été blessés, selon le ministère. Port Saïd observe un mouvement de désobéissance civile pour la troisième semaine consécutive, note l'AFP. L'état d'urgence y avait été décrété fin janvier.
La contestation s'étend dans le pays
Des violences similaires ont eu lieu dans le Delta du Nil (nord), où une personne a été tuée et des dizaines d'autres blessées dans des accrochages nocturnes entre policiers et manifestants à Mansoura, selon un responsable de la sécurité. Selon des médias locaux, le manifestant est mort après s'être fait écraser par une fourgonnette de la police.
Mansoura est la dernière en date des provinces du pays à lancer une campagne de désobéissance civile, après celles de Port Saïd, Ismaïliya et Suez. Les violences depuis le début janvier ont fait des dizaines de morts et des centaines de blessés dans le pays, en proie à une grave crise politique et théâtre depuis des mois de manifestations hostiles au président islamiste Mohamed Morsi. Ce dernier est accusé d'accaparer le pouvoir et d'avoir échoué à régler les problèmes sociaux et économiques.
Kerry en Egypte pour encourager la transition
Ces dernières violences surviennent alors que le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, est arrivé samedi au Caire. Il doit rencontrer le président Morsi, le chef de la diplomatie Mohamed Kamel Amr et des représentants de partis politiques et de la société civile, dans le cadre d'une tournée régionale pour des entretiens sur la transition politique.
Lors d'une conversation téléphonique cette semaine, le président américain Barack Obama a affirmé à Mohamed Morsi qu'il était "responsable de la protection des principes démocratiques" et l'a encouragé ainsi que "tous les groupes politiques à oeuvrer au consensus et à faire progresser la transition".
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