Une enquête ouverte sur le "Harlem Shake" de lycéens tunisiens
Le ministre de l'Education n'a pas apprécié la chorégraphie "osée" de ces jeunes. En riposte, le site du ministère a été piraté.
Le ministre de l'Education tunisien a ordonné une enquête après la diffusion d'une mise en scène du buzz planétaire "Harlem Shake" par des lycéens de Tunis, postée samedi 23 février sur YouTube. Conséquence : il s'est attiré les foudres des internautes qui ont riposté en piratant lundi le site de son ministère. Francetv info revient sur le déroulement de cette polémique.
Un "Harlem Shake" provocateur
Le "Harlem Shake", danse ridicule dans laquelle les protagonistes se déguisent et imitent des actes sexuels, a fait le tour du monde sur internet avec des dizaines de versions différentes cumulant des dizaines de millions de vues.
Samedi, des lycéens du quartier El Menzah de Tunis ont filmé dans la cour de leur établissement cette vidéo dans laquelle certains dansent en caleçons et d'autres, arborant des fausses barbes et des tuniques de salafistes, simulent des rapports sexuels.
Comment a réagi le pouvoir tunisien ?
"Le ministère de l'Education a demandé d'ouvrir une enquête et va prendre les mesures qui s'imposent", s'est emporté dimanche à la radio Mosaïque FM le ministre de l'Education tunisien Abdellatif Abid, évoquant d'éventuelles "expulsions" d'élèves ou des "licenciements" du personnel éducatif.
S'exprimant lundi à la radio, un enseignant et syndicaliste du lycée des Pères-blancs, où se sont déroulés les faits, a demandé au ministre de ne pas intervenir. "Ils ont fait ce film sans autorisation de l'administration, enfreignant les règles mais ces affaires doivent être résolues en interne par le conseil de discipline", a plaidé Hafedh Mosrati.
Mais dans la soirée de lundi, le site du ministère de l'Education, a été piraté. A la place de la page officielle, s'affichait "HACKED BY Z & S" et "GreeTz to: Pére Blanc" ("salutations à Père blanc) sur fond de Harlem Shake, qui tournait en boucle.
Quelles suites ?
Un mouvement de soutien à ces lycéens s'est immédiatement organisé sur Facebook. Plus de 4 600 personnes ont ainsi promis de participer le 1er mars à un "Harlem Shake" de contestation devant le ministère de l'Education.
De nombreux jeunes relèvent sur ces pages que le ministère n'a jamais diligenté d'enquêtes lorsque des groupes de salafistes ont investi des universités ou des lycées, drapeaux noirs à la main, pour faire du prosélytisme.
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