Vidéo Selon quels critères la chaîne de télévision franceinfo choisit-elle les meetings électoraux qu'elle diffuse ?

La campagne européenne est désormais l’un des éléments prépondérants de l’actualité chaude. Comme pour chaque campagne, les candidats organisent des meetings et des réunions publiques. Les couvrir en direct ou en différé, entièrement ou partiellement, est un choix éditorial fort. Questionné par des utilisateurs de l'application franceinfo à ce sujet, le directeur de la chaîne franceinfo, François Brabant, leur répond. 

La diffusion des meetings s’inscrit dans un tout, explique-t-il. "Le grand avantage d’une chaîne d’information continue est de disposer de temps et de nombreux formats, de l’interview en reportage à l’invitation en plateau ou en duplex, à des formats beaucoup plus longs comme la diffusion de discours. La flexibilité d’une antenne d’info en continu nous permet d’accueillir tous ces formats", détaille François Brabant.

"Cela permet de mesurer, sur le terrain, une dynamique de campagne au milieu des militants, de voir comment un discours programmatique est reçu à la fois par les partisans mais aussi par des gens qui viennent assister à un discours pour se faire une opinion", ajoute-t-il. Lors d’élections précédentes, les premières prises de paroles de candidats ont amorcé leur chute dans les sondages, quand d’autres ont, au contraire, entamé une ascension rapide.

"Ça nous permet de sentir cette dynamique de campagne sur le terrain"

François Brabant

Directeur de franceinfo canal 27

"C’est pour cela que la couverture des réunions publiques doit aussi être assurée sur le terrain par nos équipes et suivies de décryptages", affirme le directeur de franceinfo TV. La diffusion en direct ne peut pas être le seul mode de couverture, d’autant que les images des discours et de leur contrechamp sont fournies par les équipes de campagne, ce que d’ailleurs franceinfo signale à l’antenne. La chaîne  recueille ses propres interviews et tourne ses propres images en plus de la réalisation fournie.

"Il faut respecter un équilibre selon la représentativité des différentes listes"

François Brabant

Directeur de franceinfo canal 27

Comment choisir les réunions publiques à diffuser ? Ce pluralisme est strictement encadré : l’Arcom (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique en France) donne aux télévisions et aux radios des critères de représentativité. Ils sont fondés "sur les résultats des élections européennes de 2019, ceux des dernières élections nationales, le poids à l’Assemblée nationale et au Sénat, et les sondages d’intention de vote",  explique François Brabant. La pondération tient donc compte dans le temps des dynamiques de campagne. Elle n’est donc pas figée.

Les consignes de l’Arcom ne sont pas les mêmes selon la période. En ce moment, elle réclame “l’équité” entre les formations politiques, c’est-à-dire un équilibre de temps de parole relative aux élections fondé sur la pondération. La période d’"équité" commence le 15 avril et prendra fin vendredi 7 juin à 23h59 (jeudi 6 juin 23h59 pour les territoires votant le samedi). Suit alors la période de réserve, pendant laquelle aucun propos électoral ne doit être diffusé. Pour les élections européennes, il n’y a pas de période de stricte égalité, comme cela peut être le cas pour d’autres scrutins.

Mais s’il est encadré par l’Arcom, le choix de diffuser une réunion publique en direct reste un choix éditorial propre à chaque rédaction. "Franceinfo choisit de ne pas diffuser les meetings des formations qui sont bien en dessous des 5% d’intentions de vote, tout en tenant compte des autres critères de représentativité", conclut François Brabant. Cela n’empêche évidemment pas de couvrir ces listes d’une autre manière : reportages, interviews, etc.