La Cour des comptes sceptique sur les économies prévues par le gouvernement
Les Sages de la rue Cambon estiment que 30 des 50 milliards d'économies prévues par le gouvernement sont "peu documentées".
Comme l'an dernier, la Cour des comptes tire la sonnette d'alarme dans son rapport annuel sur la situation et les perspectives des finances publiques, publié mardi 17 juin. Elle estime notamment qu'une partie des 50 milliards d'économies prévues par le gouvernement est "loin d'être acquise".
Fin mai, dans son rapport consacré au budget de l'Etat en 2013, elle pointait déjà du doigt la mauvaise estimation des recettes fiscales effectuée fin 2012, "mal expliquée par l'administration", s'interrogeant sur la "sincérité" du budget initial.
30 milliards d'euros d'économies "peu documentés"
La Cour des comptes déplore que 30 des 50 milliards d'économies sur la dépense publique annoncés d'ici à 2017 soient "peu documentées". Elle note également que les 11 milliards d'économies prévus sur les collectivités locales sont "loin d'être acquises", notamment parce que les collectivités pourraient en profiter pour augmenter les impôts locaux.
Sur les 50 milliards d'économie prévus par le gouvernement d'ici à 2017, 18 milliards doivent être économisés sur le budget de l'Etat, 11 milliards sur celui des collectivités locales, 10 milliards d'euros sur les dépenses de l'assurance-maladie et 11 milliards sur la gestion du système social.
Or, la Cour souligne que certaines relèvent d'institutions qui ne sont pas contrôlées par l'Etat comme les collectivités territoriales ou l'assurance-chômage.
Un déficit public proche de 4%
Le dérapage était pressenti, mais la Cour des comptes est un peu plus précise. Le déficit public de la France s'établira à 4% du PIB (Produit intérieur brut), voire un peu plus, fin 2014, alors que le gouvernement escompte 3,8% dans sa course aux objectifs européens.
Si ce scénario d'un nouveau glissement du déficit public (Etat, collectivités territoriales, protection sociale) par rapport aux prévisions se réalisait, "la trajectoire des finances publiques pour les années 2015 à 2017 s'en trouverait fragilisée", poursuivent les magistrats.
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