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Breivik poussait "des cris de joie", témoigne une rescapée d'Utoya

La question de la santé mentale du tueur Anders Behring Breivik est à nouveau au cœur de son procès, à la lumière de témoignages glaçants.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Anders Behring Breivik au tribunal d'Oslo, le 9 mai 2012. (DANIEL SANNUM LAUTEN / AFP)

Au tribunal d'Oslo, Tonje Brenna, 24 ans, voix claire et décidée, lance : "Je suis absolument sûre que j'ai entendu des cris de joie". Dans son box à quelques mètres, mercredi 9 mai, Anders Behring Breivik hoche la tête. Il désapprouve. Mais la jeune femme qui a survécu à la tuerie de l'île d'Utoya martèle : "Si je devais l'épeler, ce serait : W-H-O-O. Clairement des cris de joie".

Alors que la question de sa santé mentale est au cœur du procès, le terroriste norvégien de 33 ans nie avoir ri ou souri pendant la fusillade. "Pourquoi aurais-je ri quand j'étais là-bas ? Ce n'est pas vrai. C'était horrible. Je ne souriais pas", avait-il déclaré de sa propre initiative le 20 avril à la Cour.

"Les gens appelaient pour dire adieu"

Pourtant, la jeune secrétaire générale du Mouvement de la jeunesse travailliste a détaillé comment, le 22 juillet 2011, cachée dans le recoin d'une falaise, elle a entendu les exclamations du tueur alors que des corps tombaient autour d'elle. "Les gens appelaient chez eux pour dire adieu à ceux qui leur sont chers", s'est souvenue Tonje Brenna mercredi.

Soixante-neuf personnes, pour la plupart des adolescents, ont été tuées sur l'île. Breivik avait perpétré quelques heures auparavant un attentat à la bombe près du siège du gouvernement à Oslo, faisant huit morts. "Je pensais que ce n'était qu'une question de temps. C'était impossible de ne pas être touchée tant les tirs étaient nourris", s'est encore souvenu la jeune femme, qui raconte avoir entendu "les gens tomber dans l'eau ou sur les pierres" et senti l'odeur de la poudre des armes du tueur.

A plusieurs reprises, Breivik a esquissé un sourire énigmatique en écoutant les témoignages mercredi. Déclaré psychotique par une première évaluation psychiatrique officielle (dont les résultats ont ensuite été démentis par une contre-expertise), l'extrémiste tient à être jugé sain d'esprit pour ne pas voir son idéologie invalidée par un diagnostic.

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