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Trierweiler et Royal, premier drame de France

La compagne du président de la République a apporté son soutien au dissident socialiste qui affronte Ségolène Royal à La Rochelle. Mais ce coup de tonnerre entre "l'ex" et "l'actuelle" ne date pas d'hier. Morceaux choisis.

Article rédigé par Vincent Daniel
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 8min
Ségolène Royal et Valérie Trierweiler se saluent, lors du meeting de François Hollande à Rennes, le 4 avril 2012. (FRED DUFOUR / AFP)

Le mot est sur les bouches de tout l'UMP : vaudeville. L'opposition à François Hollande se délecte de la bombe lancée dans la matinée du mardi 12 juin par la compagne du président de la République, Valérie Trierweiler. Dans un message envoyé sur son compte Twitter, Valérie Trierweiler a apporté son soutien au candidat dissident Olivier Falorni, opposant de Ségolène Royal dans la circonscription de La Rochelle-Ile de Ré (Charente-Maritime). 

Stupeur à gauche et ricanements à droite face au psychodrame offert en place publique. Cette déclaration est d'autant plus étonnante que François Hollande a envoyé un mot de soutien à son ancienne compagne, en difficulté dans cette circonscription. Concurrence, défiance, jalousie... La difficile relation entre "l'ex" et "l'actuelle" ne date pas d'hier. Depuis le mois d'octobre 2010, quand François Hollande assume sa liaison avec Valérie Trierweiler et se réjouit d’avoir "rencontré la femme de sa vie" dans Gala. Retour sur les précédents accrocs entre Ségolène Royal et la compagne du chef de l'Etat.

• L'abstention plutôt que le vote Royal

Dans le livre Valérie, Carla, Cécilia, Bernadette et les autres de Constance Vergara (Editions Tallandier) sorti en mars 2012, Valérie Trierweiler fait une confession sur la période où elle est devenue la compagne de celui qui vient de se séparer de la candidate socialiste à la présidentielle en 2007. "Dans l'isoloir, ce 6 mai 2007, pour qui la femme amoureuse a-t-elle voté ?", interroge l'auteure du livre. "Je ne veux pas mentir. Je ne suis pas allée voter ce jour-là, je ne le pouvais pas, ne le voulais pas. Comme si je ne me sentais pas concernée. Ou trop concernée justement. C'était douloureux", explique Valérie Trierweiler. 

• "C'est la première et la dernière fois que tu fais ça"

Nous sommes le 4 avril 2012, à un peu plus de quinze jours du premier tour de la présidentielle. François Hollande, qui se targue d'avoir rassemblé l'ensemble des socialistes derrière sa candidature, fait un meeting commun avec Ségolène Royal, son ex-compagne et ex-candidate du PS en 2007. L'image est attendue par tous les observateurs : les deux ex sur scène, face à la nouvelle compagne Valérie Trierweiler, qui ne quitte pas son champion d'une semelle depuis le début de la campagne.  

Dans le TGV qui emmène l'équipe de Hollande à Rennes, "Valérie Trierweiler est à fleur de peau, comme chaque fois qu'il est question de l'ex-compagne de François Hollande, l'entourage du candidat a beau multiplier les allers-retours avec l'équipe de Royal pour que la soirée se passe au mieux, rien ne l'apaise", raconte L'Express. On se demande même s'il ne faut pas supprimer la photo Hollande-Royal. Tout est organisé pour que Valérie Trierweiler ne croise pas l'ancienne compagne du candidat socialiste.

Mais elle décide de "faire un coup" pour faire mentir les rumeurs de rivalité et de jalousie. Valérie Trierweiler fait prévenir les journalistes, sort de sa loge et s'avance vers Ségolène Royal, qui vient de regagner son siège après son discours, en lui tendant la main. Le piège se referme sur Ségolène Royal : elle hésite puis serre la main qui s'offre à elle. L'image fera la une de la presse. "C'est la première et la dernière fois que tu fais ça", aurait réagi l'ex-compagne de François Hollande, via un SMS envoyé à Manuel Valls, à l'époque directeur de la communication de François Hollande, selon L'Express. Ségolène Royal confie à l'hebdomadaire à propos de cet épisode : "Je ne suis pas une people, mais une personnalité politique de premier plan. C'était dégradant."

• "Embrasse-moi sur la bouche maintenant"

Le 6 mai, au soir de la victoire de François Hollande, la fête bat son plein place de la Bastille à Paris. Sur la scène, sous les yeux du public et surtout des caméras, François Hollande salue ses soutiens. Il fait la bise à Ségolène Royal, en lui donnant une accolade. Quelques minutes plus tard, Valérie Trierweiler glisse à l'oreille de son compagnon : "Embrasse-moi sur la bouche maintenant." Des propos qu'elle dément, mais les images ne laissent pas place au doute, comme le relève L'Express

  (THOMAS COEX / AFP)
 • "A quoi tu joues ?"

L'épisode est raconté par Le Canard enchaîné du 9 mai. C'est un article de Paris Match, son employeur, qui provoque la colère de Valérie Trierweiler. A la lecture d'un portrait de Thomas Hollande, qui le présente comme le "fils aîné du couple Royal-Hollande"la nouvelle première dame aurait envoyé un SMS incendiaire à sa consœur journaliste : "De l'ex-couple Royal-Hollande ! A quoi tu joues ?" 

• Hollande et Royal, c'est bien fini

Dans une interview accordée au Times et publiée le 9 mai, la nouvelle première dame raconte son parcours et donne sa vision du rôle que doit jouer la compagne d'un président de la République. Mais, interrogée sur le couple qu'ont formé Hollande et Royal, elle enfonce le clou comme pour se persuader. "La relation [entre François Hollande et Ségolène Royal] a pris fin il y a sept ans et elle est bien terminée, il n'y a plus d'histoire sentimentale entre eux". 

• Une absente remarquée lors de la cérémonie d'investiture

Hormis les traditionnels "corps constitués", seule une trentaine d'invités privilégiés ont pu assister à la cérémonie de passation de pouvoirs entre Nicolas Sarkozy et François Hollande à l'Elysée, le 15 mai. Parmi ses invités personnels : les socialistes Martine Aubry, Pierre Mauroy, Laurent Fabius, Edith Cresson, Lionel Jospin, Jean-Marc Ayrault, Pierre Moscovici, Manuel Valls, Faouzi Lamdaoui, Stéphane Le Foll... L'écologiste Jean-Vincent Placé est également présent, de même que l'homme d'affaires Pierre Bergé, l'homme de médias, Pierre Lescure, ou encore le directeur du Théâtre du Rond-Point, Jean-Michel Ribes.

Et une absence de taille : Ségolène Royal. Selon le magazine Elle, ce sont "les relations épineuses" entre l'ex-compagne de François Hollande et la nouvelle, Valérie Trierweiler, qui expliquerait cette absence, évoquant la "jalousie" de cette dernière à l'encontre de Ségolène Royal. L'ancienne compagne de François Hollande dénonce dans un tweet l'article de Elle, Valérie Trierweiler ne fait pas de commentaire.

 

• "On sort du domaine du rationnel"

Comment expliquer, cinq ans après l'annonce de la séparation du couple Hollande-Royal, que l'ancienne compagne du chef de l'Etat fasse l'objet d'une telle inimitié ? "Avec Valérie, tout ce qui concerne Ségolène sort du domaine du rationnel. Il est quasi impossible d'aborder ce sujet devant elle, même sous un angle uniquement politique", explique un proche à L'Express. "Certaines fois, on a vraiment vécu l'enfer !", rapporte un proche à l'hebdomadaire au sujet de la jalousie de la compagne de François Hollande pendant la campagne présidentielle.

Valérie Trierweiler va-t-elle perdre sa liberté de tweeter après le "missile" envoyé à Ségolène Royal ? En tout cas, la compagne du président de la République avait prévenu dans une interview accordée à l'hebdomadaire Femme actuelle et publiée le 28 avril (article abonnés) "François me fait totalement confiance. Sauf sur mes  tweets ! Certains aimeraient que je réagisse moins sur ce réseau social, mais tout le monde respecte ma liberté. J'ai du caractère, on ne peut pas me brider."

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