Vatican. Qui est Paolo Gabriele, le majordome condamné pour avoir trahi Benoît XVI ?
Condamné à un an et demi de prison pour avoir volé des milliers de documents confidentiels, Paolo Gabriele a déclaré avoir agi "par amour de l'Eglise", au dernier jour de son procès, samedi 6 octobre.
EUROPE - Il voulait aider le pape et remettre l'Eglise "sur les rails". L'ancien majordome de Benoît XVI, Paolo Gabriele, a finalement été condamné à un an et demi de prison au terme d'un procès-éclair pour le scandale du "Vatileaks", cette fuite de documents confidentiels qui a agité le micro-Etat en mai 2012. Paolo Gabriele a volé plusieurs milliers de lettres, fax et textes.
Au cours du procès, il s'est déclaré "innocent" du délit de vol aggravé, le seul pour lequel il était poursuivi, mais "coupable d'avoir trahi la confiance du pape." FTVi revient sur la personnalité de cet homme, l'un des rares laïcs qui oeuvraient dans l'enceinte du Saint-Siège.
Homme de confiance de Benoît XVI
Au service de Benoît XVI depuis 2006, Paolo Gabriele était chargé de préparer les habits de cérémonie du pape, et à se vêtir le matin. Il avait aussi pour mission de l'accompagner au quotidien, y compris dans la papamobile et parfois, pendant les déjeuners. "Tout le monde me faisait confiance", a expliqué Paolo Gabriele.
"Lorsque je me retrouvais à la table du Saint-Père pour déjeuner, il lui arrivait de me poser des questions sur des choses dont il aurait dû être informé", a ainsi ajouté le majordome au cours du procès. Le pape, qui l'aimait comme un fils, a été profondément choqué par sa trahison, selon son entourage.
Ce laïc de 46 ans, marié et père de trois enfants, a été décrit comme un homme très pieux et discret, un peu fermé, sans beaucoup d'initiatives personnelles dans le travail quotidien. La famille Gabriele était appréciée au Vatican.
Persuadé d'avoir aidé le pape
Le majordome a expliqué au procureur Nicola Picardi avoir agi "parce que le Saint-Père n'était pas correctement informé" de ce qui se passait autour de lui. Durant le procès, il a estimé que le pape pouvait être "manipulé" et en février 2012, il avait dénoncé "l'omerta" et "le royaume de l'hypocrisie" au Vatican", lors d'un entretien accordé à la chaîne La Sette.
Le majordome du pape, Paolo Gabriele, qui doit connaître son sort samedi à l'issue d'un procès-éclair pour le scandale "Vatileaks", était un employé modèle qui s'est cru chargé de dénoncer les scandales au Vatican et remettre l'Eglise "sur les rails".
Passionné d'ésotérisme et d'espionnage
Passionné d'ésotérisme et d'espionnage, il collectionnait les articles de journaux par milliers. Durant les perquisitions, les gendarmes ont retrouvé chez lui une masse importante de papiers sur Benoît XVI, les rivalités au Vatican et la banque du pape IOR (Institut pour les oeuvres de religion).
Mais ils ont aussi trouvé des coupures de presse sur la loge maçonnique illégale P2, les affaires d'espionnage, l'ésotérisme, le yoga ou le bouddhisme et leurs relations avec le christianisme... Selon les gendarmes, des documents saisis expliquaient comment utiliser un téléphone portable en cachette ou comment faire des vidéos.
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