Vénézuéla. Le camp Chavez refuse tout interim à la tête de l'Etat
Le numéro deux du régime a affirmé vendredi que le président Hugo Chavez resterait au pouvoir même s'il n'était pas en mesure de prêter serment le 10 janvier.
Les partisans d'Hugo Chavez jouent la montre. Le numéro deux du régime vénézuélien Nicolas Maduro a affirmé vendredi 4 janvier que le président resterait au pouvoir même s'il n'était pas en mesure de prêter serment le 10 janvier. Pour Nicolas Maduro, il ne s'agit que d'une "formalité" pouvant être accomplie ultérieurement. L'opposition conteste et réclame un intérim du président de l'Assemblée nationale.
Ce que prévoit la Constitution
Selon la Constitution vénézuélienne, le président élu doit prêter serment devant l'Assemblée nationale au cours d'une cérémonie devant se dérouler au Venezuela et ne pouvant être reportée. Mais la question de la présence de Hugo Chavez, au pouvoir depuis 1999 et réélu le 7 octobre, se pose chaque jour un peu plus, face aux incertitudes grandissantes sur son état de santé et son hospitalisation en cours à Cuba.
Comment le pouvoir justifie un report
Nicolas Maduro s'appuie sur le fait que la Constitution stipule également que si Hugo Chavez ne peut prêter serment devant l'Assemblée, il doit le faire devant le Tribunal suprême de justice. Et dans ce cas, aucun délai n'est mentionné. "La période constitutionnelle 2013-2019 débute le 10 janvier (...) le président Chavez, qui est un président réélu, continuera à être en fonctions et la formalité de sa prestation de serment pourra être réglée devant le Tribunal suprême de justice" ultérieurement, a-t-il ainsi assuré vendredi soir.
Ce que répond l'opposition
L'opposition a affirmé ces derniers jours que l'intérim du président de l'Assemblée s'impose en cas d'absence du président le 10 janvier. La Constitution "n'est pas de la pâte à modeler", elle est "faite pour apporter une sécurité" à la démocratie, a prévenu vendredi le leader de la principale coalition de l'opposition, Ramon Guillermo Aveledo.
Vendredi, Nicolas Maduro s'en est pris à l'opposition, allant jusqu'à affirmer que dans une lettre envoyée aux missions diplomatiques de Caracas, Ramon Guillermo Aveledo avait couché "par écrit" un "projet de coup d'Etat accéléré" en exigeant l'intérim du président de l'Assemblée. Il a également accusé le leader de l'opposition Henrique Capriles, candidat défait lors de la présidentielle d'octobre, de préparer "un coup d'Etat de long terme" sur la base de "manipulations".
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