Désintox. Non, Johnny Depp n'est pas jugé innocent des violences contre son ex-femme.
D'où vient l'intox ?
Alors que le festival de Cannes s'est ouvert, mardi 16 mai, avec le film Jeanne du Barry, de la réalisatrice Maïwenn, plusieurs voix se sont élevées pour dénoncer le 1er rôle attribué à Johnny Depp. En cause : les accusations de violences conjugales, envers son ex-femme Amber Heard, dont il fait l'objet depuis plusieurs années. Interrogé à ce sujet, Jean Labadie, PDG du Pacte, la société qui distribue le film, a assuré sur France Inter : « Quand le choix a été fait par Maïwenn de prendre Johnny Depp, on a suivi le procès avec un peu d’inquiétude. […] Finalement, faut pas oublier qu’il a été jugé innocent. Donc je ne sais pas pourquoi il y a encore cette polémique. »
Pourquoi c'est faux ?
L'affaire a donné lieu, en réalité, à plusieurs procédures. Lors du dernier procès, Johnny Depp s'en était pris à une tribune de son ex-femme, dans le Washington Post, où elle évoquait « une personnalité publique représentant les violences conjugales », sans le citer nommément. Amber Heard, avait contre attaqué, en parlant de « violences physiques et sexuelles constantes ». Dans un verdict rendu en juin 2022, un tribunal de Virginie a conclu que les ex-époux s’étaient mutuellement diffamés, condamnant cependant plus lourdement Amber Heard, à 10 millions de dollars de dommages, contre 2 millions pour Johnny Depp.
Dans un précédent procès, l'acteur poursuivait en diffamation le journal britannique The Sun, qui avait publié en 2018 le témoignage d’Amber Heard, avec ce titre : « He is a wife beater » («Il bat sa femme»). Mais en novembre 2020, la Haute Cour de Londres a estimé que douze des quatorze faits de violences mentionnés étaient « substantiellement » vrais. Et que «la grande majorité des allégations portées par Mme Heard à l’encontre de M. Depp [avaient] été prouvées ».
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