Vrai ou faux Est-ce que la France a "un des pires déficits de son histoire", comme le dit le ministre de l'Économie Antoine Armand ?

Le nouveau ministre de l'Économie, Antoine Armand, a jugé ce mardi sur France Inter que le déficit public de la France était "un des pires de son histoire".
Article rédigé par Thomas Pontillon
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le ministère de l'Economie et des Finances, le 27 août 2023. (STEPHANE GEUFROI / MAXPPP)

Selon le nouveau locataire de Bercy, le déficit public en France frôle des records. Antoine Armand l'a affirmé sur France Inter mardi 24 septembre : "À part une ou deux années de crise exceptionnelle ces 50 dernières années, on a un des pires déficits de notre histoire. Donc, sur ce plan-là, la situation est grave."  Cette déclaration d'Antoine Armand est vraie : la France a bien connu en 2023 l'un de ses pires déficits publics

Environ 150 milliards d'euros de déficit 

Pour essayer de rendre la chose la plus lisible possible, le déficit public signifie que la France a, l'an dernier, beaucoup plus dépensé qu'elle n'a perçu d'argent. En 2023, le déficit public s'élevait à 5,5% du PIB, ce qui représente un peu plus de 150 milliards d'euros de "trou" dans le budget du pays.

Plusieurs raisons expliquent cette situation, selon la Cour des comptes qui s'est penchée sur le sujet en avril 2024. D'abord, les dépenses de la France restent à un niveau élevé depuis le Covid, ou de nombreuses aides ont été lancées. Le fameux "quoi qu’il en coûte", dont les derniers financements se sont terminés l'an dernier. Cependant, d'autres subventions pour soutenir les ménages et les entreprises face aux prix élevés de l’énergie ont été mises en place. La France a aussi vu certaines de ses dépenses s'alourdir.

Par exemple, l'État paye plus cher l'argent qu'il emprunte pour combler son déficit parce que, comme pour les particuliers, les taux de crédit ont augmenté. À l'inverse, les recettes ont baissé. Il y a eu moins d'entrées d'argent dans les caisses de l'État via les impôts. 

Un déficit vieux de 50 ans 

Comme le dit Antoine Armand, le déficit public dans le rouge ne date pas d'hier. Cela fait presque 50 ans que les dépenses publiques du pays sont plus élevées que les recettes. Cela a commencé au milieu des années 1970, au lendemain du premier choc pétrolier qui sonne la fin des trente glorieuses. Depuis, les déficits s'enchaînent non-stop avec trois chutes vertigineuses : d'abord en 1993, avec une récession qui frappe toute l'Europe et où le déficit public de la France s'envole à plus de 6%.

Ensuite, en 2009-2010, en pleine crise financière, la France enregistre plus de 7% de déficit. C'est encore pire en 2020-2021, où on flirte avec les 9% de déficit durant ces deux années marquées par le Covid et l'arrêt de l'économie. 

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