Vrai ou faux JO 2024 : des catholiques ont-ils manifesté à Paris après la cérémonie d'ouverture ?

Contrairement à ce qu'elle laisse entendre, une vidéo partagée sur les réseaux sociaux montre en réalité un rassemblement évangéliste qui a eu lieu en mai dernier.
Article rédigé par Pauline Lecouvé
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Extrait du tableau intitulé "Festivité" lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques, à Paris, le 26 juillet 2024. (FRANCE 2)

Plusieurs utilisateurs des réseaux sociaux ont relayé, dimanche 28 juillet, une vidéo montrant, selon eux, un rassemblement à Paris de catholiques mécontents de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques 2024. Dans une publication consultée plus de 460 000 fois, le compte Réalité Actuelle décrit ainsi "des catholiques pratiquants" réunis sur la place du Trocadéro "pour célébrer le Christ en chanson suite aux polémiques autour de la cérémonie d'ouverture". Alors, vrai ou faux ?

Cette vidéo date en réalité du 25 mai dernier. Elle a été postée pour la première fois sur le compte Instagram de Jean-Luc Trachsel, un évangéliste très actif sur les réseaux sociaux. On y voit un rassemblement organisé le même jour sur la place du Trocadéro par la Fédération Marche pour Jésus, qui réunit des chrétiens évangélistes, et non des catholiques, comme en témoigne le site de l'événement. Ce rassemblement, antérieur à la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques, n'a donc aucun lien avec le mécontentement de certains catholiques vis-à-vis du spectacle inaugural de Paris 2024.

La cérémonie d'ouverture a été vivement critiquée par la Conférence des évêques de France, samedi, pour "des scènes de dérision et de moquerie du christianisme". Des personnalités d'extrême droite ont estimé que l'une des scènes reprend et blasphème l'imagerie de la Cène, le dernier repas du Christ, avec la présence de drag-queens. "A tous les chrétiens du monde qui regardent la cérémonie d'ouverture et se sont sentis insultés par cette parodie drag queen de la Cène, sachez que ce n'est pas la France qui parle, mais une minorité de gauche prête à toutes les provocations", a commenté sur X l'eurodéputée Marion Maréchal. La sénatrice LR Valérie Boyer a, elle aussi, réagi sur X, dénonçant une "vision de notre Histoire qui (...) qui cherche à ridiculiser les Chrétiens".

La cérémonie a également fait réagir à l'étranger. Sur Instagram, le vice-président d'extrême droite du Conseil des ministres italien, Matteo Salvini, a qualifié la cérémonie de "sordide" et jugé qu'elle avait offensé "des milliards de chrétiens dans le monde". Sur X, Geert Wilders, chef de file de l'extrême droite néerlandaise, a dénoncé un "deux poids, deux mesures de la pire espèce", estimant que lorsqu'il "publie des caricatures de Mahomet, la gauche crie au blasphème", mais que "se moquer du christianisme est donc acceptable".

A gauche, si l'accueil réservé en France à cette cérémonie s'est révélé globalement positif, Jean-Luc Mélenchon a tout de même expliqué dans une note de blog n'avoir "pas aimé la moquerie sur la Cène chrétienne". "Je demande : à quoi bon risquer de blesser les croyants ? Même quand on est anticlérical !", a interrogé le fondateur de La France insoumise.

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