Affaire Cassez : l'envoi d'un émissaire socialiste fait polémique
L'ancien ministre Michel Vauzelle se rend samedi au Mexique au nom de François Hollande. La famille de Florence Cassez et Nicolas Sarkozy dénoncent une démarche électoraliste.
François Hollande veut prendre l'initiative vis-à-vis du Mexique. L'ancien ministre Michel Vauzelle se rend samedi 14 avril à Mexico comme émissaire du candidat socialiste. Sa mission officielle : préparer le G20 du 18 et 19 juin, mais aussi "réparer le climat" créé par l'affaire Florence Cassez... L'entourage de Nicolas Sarkozy et de la prisonnière française s'insurge.
Arrêtée en novembre 2005, accusée d'enlèvements, délinquance organisée et port d'armes prohibé, Florence Cassez, 37 ans, a été condamnée par la justice mexicaine à 60 ans de prison. Nicolas Sarkozy s'était fortement impliqué pour obtenir sa libération, finissant par fâcher son homologue mexicain. La première chambre de la Cour suprême du Mexique a rejeté le 21 mars une proposition de libération immédiate de Florence Cassez, mais la nomination d'un nouveau rapporteur a donné de l'espoir à la famille.
• L'entourage de Florence Cassez très en colère de la démarche
Furieux de la démarche socialiste, l'avocat de la Française, condamnée à 60 ans de prison au Mexique pour des enlèvements, a dénoncé une "initiative totalement électoraliste". "Hollande est en train de mettre au premier plan Florence Cassez dans la campagne (...) dans le dos de Florence Cassez, de ses parents, de sa défense", a estimé Me Berton.
Charlotte Cassez, la mère de la Française a accusé sur BFM TV le candidat socialiste de "profiter de la souffrance de Florence", soulignant que le président, lui, se montrait "très discret" en connaissance de cause.
• Le ministre des Affaires étrangères "scandalisé"
Depuis sa ville de Bordeaux, Alain Juppé dénonce "une instrumentalisation politique et électorale" de la situation de Florence Cassez à huit jours du premier tour de la présidentielle. Le ministre des Affaires étrangères se dit "scandalisé".
• Le président candidat s'empare de la polémique
En marge d'un déplacement de campagne consacré aux métiers du numérique, dans le Val-de-Marne, Nicolas Sarkozy a dit espérer que l'initiative "ne portera pas préjudice" à Florence Cassez "qui mérite mieux que d'être utilisée d'une façon aussi basse".
Plus tôt son équipe de campagne avait réagi à la polémique naissante. "Francois Hollande ne démontre pas seulement son ignorance totale des dossiers internationaux. Il prouve aussi sa capacité à fouler au pied le combat d'une famille et le respect de nos valeurs par pur opportunisme électoral", a déclaré Nathalie Kosciusko-Morizet, porte-parole du président-candidat de l'UMP, qui a dénoncé une "manipulation politicienne".
• Le camp Hollande se défend de toute ingérence
Dans le camp socialiste, on explique que l'affaire Cassez n'est pas le but premier de la visite. "Jamais François Hollande n'a souhaité qu'on s'immisce dans cette affaire", a déclaré Pierre Moscovici, le directeur de campagne de François Hollande, tout en dénonçant "un traitement trop spectaculaire" du cas de Florence Cassez par Nicolas Sarkozy. Et de préciser que la visite a ausi pour objectif de "réparer le climat" créé entre les deux pays par l'affaire Cassez.
Le principal intéressé, lui, nie tout lien avec l'affaire. "Je m'y rends uniquement pour des raisons diplomatiques et de politique internationale. Il ne s'agit en aucun cas de Florence Cassez", a affirmé Michel Vauzelle. "Je suis proche de François Hollande (..) et je connais bien l'Amérique du Sud. Il envoie un homme d'expérience au Mexique pour faire le point sur le prochain G20, comme il a envoyé Fabius en Chine par exemple."
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