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Mexique : Florence Cassez ne sera pas libérée

La Cour suprême mexicaine a rejeté la demande de libération immédiate de Florence Cassez après plus de six ans de prison durant lesquels elle a toujours clamé son innocence.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Les juges de la Cour suprême mexicaine ont tranché. Florence Cassez restera derrière les barreaux. (ALFREDO ESTRELLA / AFP)

Six ans, trois mois et douze jours que Florence Cassez est détenue au Mexique. La Cour suprême du Mexique a finalement rejeté mercredi 21 mars sa demande de libération immédiate de la prison pour femmes de Tepepan, au sud de Mexico. Elle a été condamnée à 60 ans de prison pour enlèvements en 2009.

Aura-t-elle une autre occasion ? Le juge-rapporteur Arturo Zaldivar avait pourtant suscité un vif espoir en proposant une libération "immédiate et absolue" de la Française. Mais elle devait recueillir au moins trois voix parmi les cinq juges de la première chambre de la Cour. Finalement, deux juges se sont prononcés pour sa libération, deux contre et un pour un procès en révision. Faute de position majoritaire, un nouveau rapporteur doit être désigné. Il devra rédiger un rapport qui sera encore soumis aux juges de la première chambre.

Mise en scène, procédure entachée et violation des droits consulaires

La Française, aujourd'hui âgée de 37 ans, a toujours clamé son innocence. Elle avait été arrêtée le 8 décembre 2005 en compagnie de son ex-compagnon Israel Vallarta, soupçonné par la police de diriger un groupe criminel. Le 9 décembre, la police fédérale avait mis en scène devant les caméras de télévision l'arrestation du couple. Un montage présentait la libération de trois de leurs otages comme une transmission "en direct".

Selon le rapporteur de la Cour suprême, cette "mise en scène contraire à la réalité" a "totalement entaché la procédure". Le juge Zaldivar a aussi dénoncé une violation des droits consulaires de la Française et sa non mise à disposition immédiate devant le ministère public. Mais les juges de la Cour suprême ne l'ont pas suivi.

L'avocat français de Florence Cassez, Me Frank Berton, ne semblait pourtant pas douter d'une issue positive. "On attend avec sérénité cette décision qui est capitale. On n'a plus qu'à croiser les doigts. Le seul scénario qu'on imagine est l'entérinement du rapport du juge Zaldivar, à savoir la mise en liberté immédiate de Florence", avait-il déclaré dans l'après-midi en compagnie de Charlotte Cassez, la mère de Florence.

Le président mexicain opposé à sa libération

L'implication du président Calderon a-t-elle pesé ? Il était intervenu directement dans le débat lundi en s'opposant implicitement à une libération de la Française au nom du "droit des victimes".

Il y a un peu plus d'un an, l'affaire Cassez avait entraîné une crise diplomatique entre la France et le Mexique. Le gouvernement mexicain avait décidé de se retirer de l'Année du Mexique en France, après la décision du président Nicolas Sarkozy de "dédier" cet ensemble de manifestations à Florence Cassez.

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