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Affaire du Carlton : ouverture d'une enquête préliminaire pour viol en réunion

Les faits se seraient produits lors d'une soirée libertine, à laquelle participait Dominique Strauss-Kahn, organisée à Washington en décembre 2010. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Dominique Strauss-Kahn, le 6 mai 2012 à Sarcelles (Val-d'Oise). (THOMAS SAMSON / AFP)

De nouvelles investigations visent Dominique Strauss-Kahn. Le parquet de Lille a annoncé, lundi 21 mai, l'ouverture d'une enquête préliminaire pour viol en réunion. Les faits se seraient produits lors d'une soirée libertine organisée à Washington en décembre 2010 et à laquelle participait le directeur général du FMI. Voici les principaux éléments qui ont filtré à ce stade.

• Quels sont les faits sur lesquels enquête la justice ?

Les faits ont été mis au jour lors de l'enquête sur l'affaire de proxénétisme liée au Carlton de Lille. Entre le 15 et le 18 décembre 2010, trois "amis" nordistes de DSK lui auraient rendu visite à Washington. Ils étaient accompagnés par deux prostituées belges, Marie-Anne S. et Aurélie D., âgées respectivement de 25 et 26 ans. La soirée mise en cause aurait eu lieu le 16 décembre au soir. 

Ce sont les témoignages des deux prostituées, dont des extraits ont été publiés par Libération, qui ont conduit à l'ouverture d'une enquête. Marie-Anne S. affirme en effet que DSK aurait "utilisé la force" avec elle lors d'un rapport sexuel pendant la soirée, lui tenant les mains et lui tirant les cheveux. Interrogée en mars par Le Point, Marie-Anne S. avait toutefois refusé d'utiliser le terme de viol, préférant évoquer celui de "domination" et ajoutant qu'il "n'y a[vait] pas eu de coups". Elle avait par ailleurs mis en cause les méthodes des enquêteurs, leur reprochant d'avoir "tout fait pour [lui] tirer les vers du nez".

Une autre femme, Aurélie D., aurait livré le témoignage suivant : "Je me souviens bien. Je voyais à [la] tête [de Marie-Anne] que ça ne lui plaisait pas." Mais plus tard, celle-ci est revenue dans la presse sur son témoignage, suggérant que Marie-Anne S. n'avait pas "vraiment et clairement dit non". Quant à DSK, il nie toute violence et conteste les faits.

• Qui sont les personnes mises en cause ?

Outre Dominique Strauss-Kahn, trois autres personnes sont impliquées dans cette affaire : Jean-Christophe Lagarde, commissaire, ancien chef de la sûreté à Lille ; David Roquet, ancien directeur d’une filiale d’Eiffage ; Fabrice Paszkowski, un entrepreneur qui aurait participé à l'organisation de ces "parties fines". Tous trois étaient présents lors de la soirée, David Roquet ayant, selon le témoignage de Marie-Anne S., participé à son immobilisation durant l'acte sexuel.

• Que risque Dominique Strauss-Kahn ?

DSK est déjà mis en examen pour "proxénétisme aggravé en bande organisée", des faits passibles de vingt ans de réclusion criminelle après un éventuel procès en cour d'assises. Le viol en réunion est aussi un crime passible de vingt ans de réclusion en cour d'assises.

Ses avocats ont accusé lundi la justice et des médias : "Dans cette affaire, on assiste, incrédule et scandalisé, à un pas de deux entre les médias et la justice, sans que l'on distingue lequel des deux entraîne l'autre, mais tous deux indubitablement mus par une volonté acharnée conduisant à la perte d'un homme", ont estimé Frédérique Baulieu, Richard Malka et Henri Leclerc dans un communiqué conjoint. 

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