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Affaire Tapie : Christine Lagarde bientôt entendue par la justice

Mediapart affirme que l'ancienne ministre va être convoquée très prochainement par la Cour de justice de la République. 

Article rédigé par franceinfo
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La directrice du FMI, Christine Lagarde, le 14 janvier 2013 à Washington.  ( MAXPPP)

L'enquête sur le rôle joué par Christine Lagarde dans l'affaire Tapie se poursuit activement. L'ancienne ministre de l'Economie va bientôt être entendue par la Cour de justice de la République (CJR) dans le cadre de l’instruction qui la vise de "complicité de faux" et "complicité de détournement de fonds publics", révèle Mediapart, mardi 12 février. Le site d'information précise que l'avocat de Christine Lagarde, Me Yves Repiquet, va avoir "avant la fin de la semaine" un rendez-vous préliminaire à la CJR, "au cours duquel il devrait avoir connaissance des modalités de la convocation de l'actuelle patronne du FMI, convocation qui devrait intervenir peu de temps"Yves Repiquet "devrait aussi, à cette occasion, apprendre si sa cliente sera entendue sous le statut de témoin assisté ou si elle sera mise en examen".

Il y a quelques jours, l'hebdomadaire Marianne a révélé de son côté une note du procureur général de la cour de cassation, Jean-Louis Nadal, dans laquelle celui-ci met en cause directement le ministère de l'Economie et des Finances concernant l'arbitrage du contentieux entre Bernard Tapie et le Crédit lyonnais. Jean-Louis Nadal reproche notamment "la constance et l’intensité des interventions ministérielles pour conduire à la solution ayant finalement amené l'Etat à verser [à Bernard Tapie] une somme nettement supérieure à celle qui pouvait découler des sentences judiciaires qui venaient d'intervenir".

Une information judiciaire contre X avait été ouverte à Paris, le 18 septembre 2012, sur la décision de Bercy de recourir à un arbitrage dans le contentieux entre Bernard Tapie et le Crédit lyonnais. Ce contentieux portait sur la vente litigieuse d'Adidas par la banque en 1993. Parallèlement à cette procédure, une enquête est ouverte devant la Cour de justice de la République (CJR) contre l'actuelle patronne du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde.

Christine Lagarde assume son choix

L'arbitrage avait, au final, été rendu en faveur de Bernard Tapie. Le tribunal arbitral, instance privée, avait condamné en juillet 2008 le Consortium de réalisation, gérant le passif du Crédit lyonnais, à verser à l'homme d'affaires 285 millions d'euros d'indemnités, dont 45 millions à titre de préjudice moral (400 millions d'euros avec les intérêts).

Interrogée fin janvier par France 2, Christine Lagarde a réaffirmé que le choix de recourir à un arbitrage pour solder le contentieux était "la meilleure solution à l'époque". L'ancienne ministre de l'Economie de Nicolas Sarkozy a maintenu que pour elle, "c'était le bon choix""Je reste à la disposition des autorités de mon pays pour en répondre le moment opportun", avait-elle ajouté.

L'information judiciaire ouverte contre X en septembre vise les chefs d'"usage abusif des pouvoirs sociaux et recel de ce délit au préjudice du Consortium de réalisation". Les juges du pôle financier en charge des investigations ont également obtenu le droit d'enquêter pour "faux""détournement de fonds publics", et complicité et recel de ces délits.

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