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Affaire Lagarde : l'avocat de Bernard Tapie et un juge placés en garde à vue

Le juge est en garde à vue depuis hier, l'avocat depuis ce matin, dans cette affaire qui vise à déterminer si l'octroi de 403 millions à Bernard Tapie en 2008 est bien légal.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Bernard Tapie, le 26 mai 2013, à Marseille (Bouches-du-Rhône). (GERARD JULIEN / AFP)

Deux garde à vue en deux jours, dans l'affaire Tapie. Après le juge arbitre Pierre Estoup, retenu depuis lundi, on apprend que le propre avocat de Bernard Tapie a, à son tour, été placé en garde à vue, mardi 28 mai. Me Maurice Lantourne et Pierre Estoup avaient déjà été perquisitionnés par la brigade financière, rappelle Mediapart, premier média à annoncer cette double garde à vue, qui a depuis été confirmée par une source proche de l'enquête à l'AFP.

Pierre Estoup est l'un des trois juges arbitres du conflit entre Bernard Tapie et le Crédit lyonnais, en 2008, qui s'était soldée par l'octroi à Bernard Tapie de 403 millions d'euros. Dans cette enquête ouverte pour "usage abusif des pouvoirs sociaux et recel de ce délit", les juges cherchent à savoir si l'homme d'affaires n'a pas bénéficié d'un conflit d'intérêt et si l'arbitrage est bien légal. On ignore encore précisément pour quel motif Me Maurice Lantourne est interrogé.

Les liens entre Tapie et Estoup passés au crible

Selon L'Express, Bernard Tapie et Pierre Estoup se connaissaient avant le lancement de la procédure d'arbitrage. Et les juges soupçonnent le premier président honoraire de la cour d'appel de Versailles d'avoir eu des liens professionnels avec l'avocat de Bernard Tapie. Il est en effet intervenu à la demande de Me Maurice Lantourne dans deux autres arbitrages, en 1999 et 2001

L'ex-magistrat n'en avait pas fait état au moment de l'arbitrage en faveur de l'homme d'affaires. Son audition vise donc à déterminer les liens entre les deux hommes. La décision de confier le règlement de ce litige à un tribunal arbitral avait été vivement critiqué. Une enquête a été ouverte en septembre 2012.

Parallèlement, une procédure a été engagée devant la Cour de justice de la République (CJR) contre l'ex-ministre de l'Economie Christine Lagarde. Cette dernière avait pris, fin 2007, la décision de recourir à cet arbitrage pour solder le contentieux.

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