Chevaux mutilés : des investigations toujours en cours mais la piste humaine écartée dans la majorité des cas
Les investigations ont permis d’écarter 70% des cas. Il s’agissait en réalité de blessures accidentelles. Il reste 81 affaires pour lesquelles les gendarmes assurent que l’origine humaine ne fait aucun doute.
Le phénomène des chevaux mutilés a créé une véritable psychose chez les éleveurs et propriétaires d’équidés. En septembre dernier, la gendarmerie en a même fait une priorité. Un numéro vert a été mis en place. Trois mois plus tard, un nouveau bilan vient d’être communiqué par l’Ifce, l’Institut français du cheval et de l’équitation.
On apprend dans ce bilan que depuis le début de l’année 2020, les gendarmes ont été sollicités à 500 reprises pour des soupçons d’acte de cruauté commis sur des chevaux. Les investigations ont permis d’écarter 70% des cas. Il s’agissait en réalité de blessures accidentelles. Mais il reste tout de même 81 affaires pour lesquelles les gendarmes assurent que l’origine humaine ne fait aucun doute. Par ailleurs, 65 cas sont encore douteux et en cours d’investigation pour déterminer l’origine des blessures.
"On aimerait vraiment que ça aboutisse"
Du côté des éleveurs, l’inquiétude demeure, même si le phénomène s’est calmé depuis plusieurs semaines. Emmanuelle a créé la page Facebook "alerte attaque chevaux France", et ce qui l’inquiète, c’est que les auteurs ne soient jamais retrouvés : "Ce qui nous fait un petit peu peur, c'est qu’il se passe la même chose qu'aux États-Unis dans les années 1970, et en Angleterre dans les années 1980, où finalement personne n'a été attrapé et il n'y a eu aucune conclusion, ou sinon des conclusions très farfelues comme les extraterrestres aux États-Unis. On aimerait vraiment que ça aboutisse."
Les enquêtes sont toujours en cours. Même si les cas de mutilations sont désormais moins fréquents, les gendarmes poursuivent leurs investigations. Les analyses toxicologiques sur les chevaux tués ont permis par exemple de déterminer la présence de médicaments. Ce qui fait dire aux éleveurs que leurs animaux ont sans doute été drogués avant d’être mutilés.
Aucun auteur n'a été interpellé
De nombreux propriétaires tentent aussi de mener leurs propres enquêtes, de partager leurs hypothèses sur des pages Facebook comme celle d’Emmanuelle. Et parfois, les conclusions s’approchent de celles des gendarmes. "On voit bien, je pense que les gendarmes le voient aussi, qu’il y a un groupe très organisé, affirme-t-elle. C'est ceux qui emporte l'oreille droite de façon presque chirurgicale, ou en tout cas de façon professionnelle car il faut avoir l'habitude ou être un peu formé pour faire ça."
"Par-dessus, viennent se mettre d’autres groupes que l’on appelle des 'copycats', poursuit Emmanuelle. Ce sont des gens qui sont tout simplement malveillants qui donnent des coups de cutter juste pour blesser un cheval, etc… Mais on ne pense pas que c’est le gros du mouvement de départ."
À ce jour, aucun auteur n'a été interpellé, mais les gendarmes insistent. Ils n'ont pas abandonné et mènent toujours un gros travail d'investigation, de recoupement, pour tenter enfin d'élucider ce mystère des chevaux mutilés.
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