"Une fois, un chasseur a essayé de m’étrangler" : armés de caméras et de talkies-walkies, les militants d'AVA perturbent les chasses à courre
Les militants du collectif Abolissons la Vènerie Aujourd'hui contre la chasse à courre interviennent dans la forêt pour faire pression autour des chasseurs à cheval.
Talkie-walkie, caméras Go Pro : les militants anti-chasse sont prêts, la traque des chasseurs peut commencer. Samedi 31 mars à Compiègne dans l'Oise, le collectif AVA, "Abolissons la Vènerie Aujourd'hui" organise un rassemblement pour fêter le dernier jour de la saison de la chasse à courre. Depuis plusieurs mois, ses militants vont en forêt pour perturber les équipages : c'est comme cela que l'on appelle ces chasseurs à cheval qui, accompagnés de leurs chiens, poursuivent le gibier jusqu'à sa mort. Intimidations, coups : même les forces de l'ordre ont dû intervenir pour calmer les tensions entre les opposants et les pratiquants de cette chasse.
Une pratique "innommable"
À bord de la petite Twingo, l’une des deux voitures que nous suivons ce matin-là, sa carte sur les genoux, Raph vérifie qu'il est sur le bon chemin. "Vous me recevez, derrière ?", demande-t-il dans son talkie-walkie. Au volant, Baloo, c'est son nom de code. Pour la jeune femme la chasse à courre, appelée aussi "vènerie", n'a plus lieu d'être aujourd'hui : "Cette pratique horrible qui consiste à faire souffrir et épuiser l’animal est barbare et il faudrait que cela s’arrête." Devant, un 4X4. C’est "un suiveur", le nom donné aux personnes qui suivent la chasse, en voiture ou en vélo. Et cela signifie que l'équipage n'est pas loin. Une voiture surmontée d’une barque passe devant les militants."C’est une pratique innommable, explique l’un d’eux. Ils poursuivent le cerf avec leur barque et le poussent à se noyer…"
"C'est du harcèlement !"
À chaque fois Leo et les autres militants ont la même stratégie : faire pression autour des chasseurs à cheval, désorienter leurs chiens pour qu'ils perdent la trace de leur proie. Mais leur présence crée de grosses tensions."Une fois, un chasseur a essayé de m’étrangler", témoigne un militant. Régulièrement, on a droit à des ‘t’es mort’, ‘mange tes morts’…", décrit une autre. Le collectif a filmé toutes ces violentes altercations en forêt. Le jeu de piste reprend. Dans un chemin forestier, la meute est enfin repérée, mais la chasse est terminée, aucun cerf n'a été capturé. Nous ne sommes pas les bienvenus. "Allez voir ailleurs ! Vous êtes des emmerdeurs !", lance un chasseur. "C’est du harcèlement depuis quatre cinq mois, alors forcément, à force, il y a des tensions", explique un autre… Pour Stan cette journée, même si elle fut laborieuse est un succès : "Quand il n’y a pas d’animal mort, on est très contents ! Et c’est encore mieux lorsque nous n’avons pas à nous confronter avec les veneurs."
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