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Attaque de Boko Haram au Tchad : les pays voisins du Nigeria menacés

Ces dernières semaines, des attaques sont également survenues au Niger et au Cameroun. Le groupe islamiste nigérian tente d'étendre le conflit à toute la région.

Article rédigé par franceinfo
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Des Nigérianes cuisinent dans un camp de réfugiés sur les rives du lac Tchad, le 26 janvier 2015.  (SIA KAMBOU / AFP)

Boko Haram continue de déstabiliser la région. Dans la nuit de jeudi 12 à vendredi 13 février, les islamistes nigérians ont mené leur première offensive connue en territoire tchadien. Ils ont attaqué le village de Ngouboua, sur la rive du lac Tchad, non loin de la frontière nigériane, tuant au moins cinq personnes. L'agence Reuters et la radio RFI évoquent une dizaine de victimes.

Il s'agit de la première attaque du groupe islamiste nigérian sur le sol tchadien depuis que N'Djamena a déployé, le 16 janvier, des troupes au Cameroun et au Niger. Mais les pays frontaliers du Nigeria sont également menacés par la progression de la secte. 

 Au Tchad, un village qui accueille des réfugiés pris pour cible 

Après l'attaque de Boko Haram, les deux tiers de Ngouboua ont été incendiés. Ce village, sur la rive du lac Tchad, fait face à Baga, une ville nigériane mise à feu et à sang début janvier par la secte lors d'un assaut qui a fait plusieurs centaines de morts. Quelque 7 000 réfugiés nigérians avaient également fui vers les camps de Ngouboua.

Les combattants de la secte islamiste ont utilisé des pirogues à moteur pour traverser le lac Tchad à partir du Nigeria, afin de rejoindre le village aux environs de 3 heures du matin. Au moins quatre civils, dont le chef de canton de Ngouboua, et un militaire ont été tués pendant cet assaut. Repoussés par l'aviation tchadienne, "les insurgés sont actuellement poursuivis", indique RFI. 

Au Niger : la frontière en danger

Les islamistes ont également lancé la semaine dernière leurs premières attaques meurtrières au Niger. Une centaine de combattants de Boko Haram, quatre militaires nigériens et un civil ont été tués dans le sud du pays, près de la frontière avec le Nigeria. Ce bilan officiel pourrait être en fait plus lourd, selon des observateurs.

Dans le pays, la population craint les représailles de l'engagement de l'armée nigérienne dans les combats contre Boko Haram. La secte aurait déjà infiltré les villes et les villages du sud-est du pays et séduirait les jeunes désœuvrés de la région, ont assuré des habitants, cités par l'AFP. Un cadre de la secte a d'ailleurs été arrêté jeudi dans la ville de Diffa, ville frontalière située au sud-est du Niger, rapporte RFI.


Au Niger, mobilisation mais inquiétude face à... par lemondefr

Les incursions des islamistes de Boko Haram ont par ailleurs entraîné l'exode de plusieurs milliers d'habitants de cette même ville de Diffa, selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), jeudi 12 février. Environ 7 000 personnes sont arrivées cette semaine à Zinder, la deuxième ville du pays, située 450 km à l'ouest de Diffa. La zone faisait déjà face à une crise humanitaire due à l'arrivée de 150 000 réfugiés nigérians.

Au Cameroun : des attaques à répétition dans le nord du pays

"Les attaques des insurgés islamistes venus du Nigeria sont désormais quotidiennes ou presque dans l’extrême nord du pays", a expliqué Le Monde.fr (article payant), jeudi. La secte a mené 114 attaques au Cameroun en 2014, poursuit le quotidien. Une cinquantaine de militaires camerounais sont morts lors de ces assauts. 

Dimanche, vingt Camerounais passagers d'un bus ont été enlevés dans l'extrême nord du Cameroun par des hommes de Boko Haram, qui ont ensuite exécuté 12 d'entre eux, selon l'AFP. "De simples citoyens sont régulièrement enlevés dans la région sans que cela n'émeuve personne", selon une source sécuritaire. 

Après le lancement, le 3 février par l'armée tchadienne, d'une grande offensive terrestre au Nigeria à partir du Cameroun, le groupe islamiste a aussitôt opéré une contre-attaque sur le sol camerounais. A Fotokol, la ville camerounaise faisant face à Gamboru, de l'autre côté de la rivière, ils ont tué 81 civils, 13 militaires tchadiens et six soldats camerounais. D'autres sources camerounaises évoquent un bilan beaucoup plus lourd chez les civils.

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