Attaque meurtrière à la frontière entre l'Egypte et Israël
Un commando armé a attaqué un poste-frontière entre l'Egypte et Israël tuant seize Egyptiens dimanche. Huit membres du commando ont péri sous les balles de l'armée israélienne.
PROCHE-ORIENT - Des hommes armés soupçonnés d'être des islamistes "jihadistes" ont attaqué, dimanche 5 août, un poste-frontière entre l'Egypte et Israël. Ils ont tué 16 gardes-frontières égyptiens, avant de pénétrer avec un véhicule blindé sur le territoire israélien où ils ont été neutralisés. Les corps sans vie de cinq membres du commando eux ont été retrouvés en territoire israélien lundi 6 août. Trois avaient déjà été tués la veille. FTVi revient sur cet épisode.
Un commando pénètre en Israël
Dimanche 5 août, des hommes armés vêtus comme des Bédouins du Sinaï arrivent à bord de deux véhicules et s'emparent de deux blindés à un barrage près de la frontière entre l'Egypte et Israël. Armés de grenades, mitraillettes et lance-roquettes, ils ouvrent ensuite le feu sur le poste-frontière, a indiqué un responsable de la sécurité.
Seize gardes-frontières ont été tués lors de l'attaque, d'après le ministère de la Santé égyptien. Les assaillants ont ensuite réussi à pénétrer sur le territoire israélien avec l'un des blindés, près du poste-frontière de Karm Abou Salem.
Les assaillants neutralisés par l'armée israélienne
Les membres du commando ont ensuite été neutralisés par l'armée israélienne. "Une explosion s'est produite dans un des véhicules avant qu'il n'atteigne le territoire israélien, tandis que le deuxième véhicule a été attaqué par l'armée de l'air israélienne", a indiqué un porte-parole de l'armée israélienne, en ajoutant qu'"il n'y a pas eu de victime du côté des soldats israéliens".
La radio publique israélienne a précisé qu'un hélicoptère israélien avait attaqué le véhicule et que trois "terroristes" présents à bord avaient été tués. Dans la nuit, l'armée israélienne menait des opérations dans le secteur à la recherche d'autres membres du commando susceptibles de se trouver en territoire israélien. Cinq nouveaux corps sans vie ont été retrouvés lundi matin par l'armée israélienne.
Contrôle du Sinai et fermeture des tunnels de Gaza
Le président égyptien, Mohammed Morsi, s'est engagé dans la nuit à reprendre en main le Sinaï, où la situation s'est dégradée depuis la révolte qui a renversé son prédécesseur Hosni Moubarak début 2011. "Les forces (de sécurité) imposeront tout leur contrôle sur ces régions", a déclaré Morsi dans une allocution télévisée, à l'issue d'une réunion d'urgence avec des responsables militaires ainsi qu'avec le ministre de l'Intérieur et le chef des renseignements.
Le ministre de la Défense israélien, Ehud Barak, a pour sa part estimé que l'assaut soulignait "la nécessité pour les autorités égyptiennes d'agir fermement pour rétablir la sécurité et lutter contre le terrorisme dans le Sinaï".
En réaction à l'attaque, l'Egypte a décidé de fermer "sine die" le terminal de Rafah, à sa frontière avec Gaza. De son côté, la police de la faction islamiste palestinienne Hamas a annoncé avoir fermé tous les tunnels de contrebande, pour éviter toute fuite des membres du commando de l'Egypte vers Gaza.
Un contexte de conflit dans cette zone transfrontalière
Israël accuse depuis des mois des activistes palestiniens venus de Gaza de s'infiltrer via l'Egypte pour perpétrer des attaques. Le 18 août 2011, un commando venu du Sinaï avait tendu une triple embuscade à 20 km au nord d'Eilat (sud d'Israël), tuant huit Israéliens, dont un soldat et un policier. Poursuivant les assaillants, les forces israéliennes en avaient tué sept, ainsi que cinq policiers égyptiens dans des échanges de tirs, déclenchant une crise entre les deux pays.
En juin 2012, des activistes palestiniens infiltrés à la frontière avaient aussi tendu une embuscade à deux voitures transportant des ouvriers du bâtiment israéliens, tuant l'un d'eux et déclenchant une fusillade au cours de laquelle deux des assaillants avaient péri. Pour tenter d'empêcher ces infiltrations et attaques, Israël a accéléré la construction d'une clôture, avec un système d'alarme électronique, le long des 240 km de la frontière avec l'Egypte.
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