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Liban. Les funérailles du chef de la police tournent à la manifestation anti-syrienne

La police empêche des manifestants d'entrer au siège du gouvernement, selon la télévision libanaise.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Des membres des forces de sécurités libanaises portent les cercueils de Wissam Al-Hassan et de son garde du corps, le 21 octobre 2012, à Beyrouth, au Liban.  (MOHAMED AZAKIR / REUTERS)

SYRIE - Des milliers de personnes se sont rassemblées dimanche 21 octobre, dans le centre de Beyrouth. A l'occasion des funérailles du général Wissam Al-Hassan, tué vendredi dans un attentat en plein Beyrouth, l'opposition libanaise a transformé les obsèques en une manifestation géante contre la Syrie, ponctuée de violences entre manifestants et forces de l'ordre.

Funérailles du général assassiné à Beyrouth (Francetv info)

Chef des services de renseignements de la police libanaise, le général assassiné était la bête noire du régime du président syrien Bachar Al-Assad. Pour l'oppopsition libanaise, la Syrie serait donc derrière l'attaque qui a provoqué la mort de trois personnes en tout et en a blessé 126. 

A Beyrouth, des échauffourrés devant le siège du gouvernement

Alors que les funérailles du général et de son garde du corps se tenaient à la Mosquée Al-Amine, des manifestants ont tenté d'entrer au siège du gouvernement, protégé par la police. Des echauffourées ont éclaté entre policiers et manifestants, repoussés par des tirs de gaz lacrymogènes.

Echauffourées à Beyrouth après les funérailles (Francetv info)

A l'issue des funérailles, Fouad Siniora, chef du bloc parlementaire d'opposition de l'ex-Premier ministre Saad Hariri, avait chauffé à blanc les manifestants rassemblés sur la Place des martyrs : "Le gouvernement est responsable du crime qui a tué Wissam et son compagnon C'est pourquoi il faut qu'il parte", a-t-il lancé à la foule, interpellant le Premier ministre, Najib Mikati : "tu ne peux plus rester à ton poste pour couvrir ce crime. Si tu restes, c'est que tu es d'accord avec ce qui s'est passé et avec ce qui se passera (...) il n'y aura pas de dialogue avant la chute du gouvernement".

L'opposition libanaise attribuent en effet l'attentat de vendredi au régime syrien du président Bachar Al-Assad, soutenu par le mouvement chiite Hezbollah, dont le rôle est prédominant au sein du pouvoir.

"Poursuivre ce qui a été entamé en 2005", après la mort de Rafic Hariri

Avec ce rassemblement, l'opposition entendait faire comme en 2005, quand des manifestations anti-syriennes avaient suivi l'assasinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri, et abouti au départ des troupes syriennes du Liban.

"Nous allons dire adieu à Wissam Al-Hassan mais nous voulons poursuivre ce que nous avons entamé en 2005. A cette époque, les Syriens sont sortis du Liban. Aujourd'hui nous voulons les empêcher définitivement de revenir", avait affirmé à l'AFP Ahmad Fatfat, député du bloc de l'ancien Premier ministre, Saad Hariri, fils de Rafic Hariri. 

Fabius estime "probable" l'implication de Damas dans l'attentat de Beyrouth

Le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a jugé dimanche "probable" l'implication de Damas dans l'attentat, interrogé par Europe 1 et I-télé. "On ne sait pas encore qui est derrière mais tout indique que c'est le prolongement de la tragédie syrienne, a-t-il déclaré, ce qui rend encore plus nécessaire le départ de Bachar Al-Assad." 

Pour Fabius, l'implication de la Syrie dans l'attentat au Liban est "probable" (Francetv info)

Le ministre des Affaires étrangères a accusé le président syrien "d'essayer d'élargir la contagion" du conflit dans les pays voisins de la Syrie, citant la Turquie, la Jordanie et bien sûr, le Liban, par l'intermédiaire du Hezbollah, chiite. 

"Il semble qu'il y ait une volonté du Hezbollah et donc de l'Iran de manifester encore plus expressément leur présence [aux côtés du régime de Damas], et nous ne pouvons pas être d'accord avec ça."

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