Avalanche dans l'Himalaya : il n'y a "plus d'espoir" de retrouver des survivants
La coulée de neige survenue dimanche au Népal a fait au moins neuf morts, dont quatre Français. Il n'y a "plus d'espoir de retrouver" des survivants, selon le syndicat des guides français.
MONDE - Les opérations de recherche par hélicoptère sont désormais arrêtées dans le nord-ouest du Népal et il n'y a "plus d'espoir de retrouver" des survivants, selon le syndicat des guides français (SNGM). Des sherpas ont pris le relais, à pied, lundi 24 septembre, pour tenter de retrouver d'éventuels survivants au lendemain d'une avalanche qui a fait au moins neuf morts, dont au moins quatre Français, sur le mont Manaslu. FTVi revient sur cette catastrophe, l'une des pires des dernières décennies dans l'Himalaya.
Que s'est-il passé ?
Selon l'un des survivants italiens, un sérac (un amas de glace) s'est détaché du flanc de la montagne à environ 7 400 mètres. Il aurait provoqué, en tombant, une avalanche qui s'est abattue sur le camp de base n°3, situé en contrebas, à 6 800 mètres.
A ce moment-là, tous les alpinistes dormaient dans les tentes avec les sherpas et ont été frappés de plein fouet par l'énorme masse de neige et de glace, a déclaré l'alpiniste à l'agence Ansa.
"Tout à coup, il a fait nuit noire", a raconté un survivant de nationalité allemande, Andreas Reiter, 26 ans. "J'ai compris que nous devions être sous une avalanche. J'ai vu un membre de l'équipe mourir", a-t-il dit depuis son lit d'hôpital à Katmandou, cité par le journal Himalayan Times.
Combien d'alpinistes ont été secourus ?
L'expédition frappée par l'avalanche était composée de 25 à 30 alpinistes qui se lançaient à l'ascension du sommet du mont Manaslu, à 8 156 mètres. Pour le moment, 18 alpinistes ont été secourus. Cinq l'ont été lundi matin, a annoncé la police locale. Ils sont "secoués mais en relative bonne santé", selon France Info.
Treize autres alpinistes ont été sauvés, dimanche. Cinq ont été hélitreuillés depuis le camp de base et soignés à Katmandou, la capitale népalaise. Huit autres, n'ayant pas été blessés, ont annoncé qu'ils allaient soit redescendre à pied, soit tenter à nouveau d'atteindre le sommet.
Seuls trois alpinistes sont toujours portés disparues : deux Français et un Canadien, selon la police népalaise. "Les chances sont très minces de retrouver des personnes ensevelies à cette altitude", a estimé le vice-président du syndicat national des guides de montagne (SNGM), Christian Trommsdorff.
Qui sont les Français disparus ?
Quatre Français sont morts dans l'avalanche, deux sont toujours recherchés et trois, hospitalisés à Katmandou, vont être rapatriés lundi, a récapitulé le Quai d'Orsay.
"Parmi les quatre morts, il y a deux guides de la vallée de Chamonix et deux clients dont les corps ont été retrouvés et identifiés par photos", a déclaré à la presse Christian Trommsdorff. Il n'a toutefois pas été en mesure de préciser leur identité, ajoutant qu'il n'avait eu "aucun contact" avec le camp de base depuis dimanche soir, "le téléphone satellitaire ne marchant pas".
"La situation demeure évolutive, notamment en raison des conditions atmosphériques", a poursuivi la ministre déléguée chargée des Français de l'étranger, Hélène Conway-Mouret, affirmant que le centre de crise du Quai d'Orsay suivait la situation, en relation avec l'ambassade de France à Katmandou, les autorités locales, le préfet de Haute-Savoie et le syndicat des guides de Chamonix qui estime qu'il n'y a plus d'espoir de retrouver les disparus.
Ce sommet est-il particulièrement dangereux ?
"Ce sommet n'est pas spécialement technique, mais il présente des risques liés à la pente et à la configuration du terrain", a souligné le vice-président du syndicat national des guides de montagne (SNGM).
Christian Trommsdorff, précise qu'"un certain nombre de guides français sont très actifs au Népal". Le pays comptant huit des 14 plus hauts sommets du monde – dont le plus élevé de tous, l'Everest – il est une "destination très populaire des alpinistes français".
L'Himalaya attire chaque année des milliers d'alpinistes, surtout au printemps, mais également fin septembre et en octobre, après la mousson. Pourtant, selon Christian Trommsdorff, "il n'y a pas de période idéale" pour s'y rendre car "les conditions sont toujours précaires".
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