Cet article date de plus de neuf ans.

Bac : "En S, on n'est pas là pour exposer nos talents de philosophe"

Francetv info a recueilli, mercredi, les réactions de lycéens après la première épreuve du baccalauréat, celle de philosophie. 

Article rédigé par Louis San
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Des candidats au baccalauréat en pleine épreuve de philosophie, le 17 juin 2015, à Presles (Calvados). (  MAXPPP)

"La conscience de l'individu n'est-elle que le reflet de la société à laquelle il appartient ?""Une œuvre d'art a-t-elle toujours un sens ?" Ce sont quelques-uns des sujets de philosophie sur lesquels ont planché les candidats au baccalauréat général, mercredi 17 juin.

La première épreuve de l'examen s'est déroulée de façon plus ou moins heureuse. Francetv info a passé la matinée aux abords d'un lycée d'Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine). Voici une sélection de réactions après le rendu des copies.

"J'ai réussi à parler de Sarkozy"

"La politique échappe-t-elle à l'exigence de vérité ?" C'est l'un des sujets de dissertation donnés aux candidats de la filière scientifique. Il a été choisi par Léna. A la sortie de l'épreuve, elle explique d'un air amusé à francetv info qu'elle a évoqué l'actualité : "J'ai réussi à parler de Sarkozy. Avec tous les scandales..." Rappelons que l'ancien chef de l'Etat a été mis en cause dans plusieurs affaires, mais qu'il n'a pour le moment jamais été condamné.

"Je pense qu'on verra ça au rattrapage"

Les candidats de la filière littéraire jouent leur bac dès la première épreuve. Pour eux, le coefficient de la philosophie est fixé à 7. Soraya est plutôt dépitée à la sortie de l'épreuve, après seulement un peu plus de trois heures (sur les quatre prévues) sur sa chaise. Elle n'est pas du tout convaincue par sa copie. Le sujet était : "Suis-je ce que mon passé a fait de moi ?" : "Je n'ai écrit qu'une copie double, sans citation..." soupire-t-elle alors qu'elle discute avec deux amies devant le lycée. D'autres élèves ont été plus prolixes : Sévane, qui est en filière scientifique, a choisi une dissertation et a écrit neuf pages en trois heures, sans vraiment savoir comment.

Soraya juge sa prestation plutôt décevante. Elle ne pense pas pouvoir se rattraper avec les autres matières, comme les langues ou l'histoire-géographie. "Je pense qu'on verra ça au rattrapage", poursuit-elle sans pour autant désespérer : elle garde le sourire.

"On prend l'explication de texte pour essayer de gratter des points, c'est plus facile"

Lada, candidate en filière scientifique, a expliqué sa stratégie à francetv info. "En S, on n'est pas là pour exposer nos talents de philosophe. On prend l'explication de texte pour essayer de gratter des points, c'est plus facile." Effectivement, de nombreux candidats en S interrogés par francetv info ont boudé les dissertations.

Corentin explique son choix : "Au début de l'année, j'avais pris une dissertation et j'ai eu 13. Après, j'ai pris un commentaire de texte et j'ai eu 18. Depuis, je choisis ça." Alexandre a opté pour l'explication du texte de Cicéron pour d'autres raisons : "Les sujets de dissertation étaient assez difficiles. Le texte, lui, faisait 21 lignes. Il était donc plutôt court. Et j'ai identifié trois parties bien distinctes."

"C'est de la philo, c'est aléatoire"

Alexandre, élève en filière économique et sociale, a choisi de traiter cette question : "La conscience de l'individu n'est-elle que le reflet de la société à laquelle il appartient ?" Il est plutôt satisfait de ce qu'il a rendu. Mais il préfère rester prudent.

Et il a raison. En juillet 2010, Emmanuel Davidenkoff, directeur de la rédaction de L'Etudiant, a rappelé dans une tribune publiée dans Libération que de "nombreux travaux scientifiques soulignent la complexité de l’évaluation de la philosophie". Un problème qui peut créer des écarts de note importants pour une seule et même copie, selon les correcteurs.

Soyez les premiers informés des résultats officiels du BAC

toutes les dates et actualités

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.