"Plus sécurisant pour les élèves, mais aussi plus exigeant" : un syndicat d'enseignant juge la réforme du bac
Stéphane Crochet, secrétaire général du Syndicat des enseignants-Unsa, s'est déclaré, mercredi sur franceinfo, "plutôt rassuré" par les grandes lignes de la nouvelle formule du baccalauréat, présentée par le ministre de l'Education en Conseil des ministres dans la matinée.
À quoi ressemblera le baccalauréat d'ici trois ans ? Il sera basé "sur un contrôle continu plus fort", ce qui a tendance à "plutôt rassurer" Stéphane Crochet, secrétaire général du Syndicat des enseignants-Unsa (SE-Unsa), mercredi 14 février sur franceinfo. Le ministre de l'Education, Jean-Michel Blanquer, dévoile sa réforme, mercredi matin, en Conseil des ministres.
On connaît déjà les grandes lignes de ce bac nouvelle formule qui consistera en quatre épreuves écrites : le français en première, deux épreuves dites de spécialité après les vacances de printemps en terminale, et la philo en juin. Un "grand oral" portera également sur un projet entamé en classe de première, en lien avec une des matières principales choisies par l'élève.
franceinfo : Sur la base de ce que l'on sait, vous êtes plutôt inquiet ou rassuré ?
Stéphane Crochet : Plutôt rassuré. On sait notamment qu'il s'agira d'un bac assis sur un contrôle continu plus fort. Ce sera donc un bac plus sécurisant pour les élèves, mais aussi plus exigeant, puisqu'il s'agira de valider leurs savoirs et leurs apprentissages durant les années de première et de terminale.
Est-ce que le grand oral est intéressant selon vous ?
Oui, l'oral est absolument nécessaire à tous dans la vie, y compris dans la poursuite des études. Finalement, il n'est pas assez travaillé. Là, on va pouvoir travailler, à partir d'un projet construit par l'élève durant toute l'année de première, à une présentation, puis à une argumentation ainsi qu'à la réponse de questions.
Certains craignent que ce soit une source de discrimination sociale entre ceux qui sont habitués à s'exprimer à l'oral et ceux qui le sont moins. Est-ce justifié ?
Mais, c'est le cas aujourd'hui ! L'oral est discriminant dans la société. Il est pourtant absolument nécessaire pour la poursuite des études comme pour trouver du travail. Aujourd'hui, on ne le prend pas suffisamment en charge dans le milieu scolaire. Ce grand oral sera évidemment travaillé tout au long de l'année. Et puis ce ne sera pas une épreuve piège. C'est un oral de 20 minutes à partir d'un projet construit par l'élève.
Il existe aussi des craintes autour du contrôle continu. N'y a-t-il pas un risque que cela crée des inégalités entre les établissements ?
On aurait au contraire un bac équilibré. Ce contrôle continu devrait se faire sur des épreuves ponctuelles de fin de semestre, des examens partiels tels qu'on les connaît à l'université avec des sujets construits et corrigés à plusieurs, en équipes. Il y aura toujours des épreuves terminales de fin d'année, quatre au total, qui compteront pour 60% et qui donneraient, d'une certaine façon, le contrôle de conformité nationale.
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