Procèdure APB : la Fage dénonce une "orientation subie" pour les élèves de terminale
Selon Jimmy Losfeld, président de la Fédération des associations générales étudiantes (Fage), "on subit malheureusement un lycée qui n'est pas adapté".
La seconde phase de résultats de la procédure Admission post-bac (APB), qui permet aux lycéens d'exprimer leurs voeux d'études supérieures, sera mise en ligne lundi 26 juin à 14 heures. À l'issue de la première étape de la procédure, 160 000 élèves se sont retrouvés sans affectation. Certaines filières sont submergées par les demandes, et opèrent en dernier recours à un tirage au sort pour sélectionner les candidats.
Pour Jimmy Losfeld, président de la Fédération des associations générales étudiantes (Fage), la coopération entre les lycées et l'enseignement supérieur doit être renforcée, pour faciliter l'orientation des élèves. "Les lycéens sont mis devant le fait accompli en terminale, devant APB justement, pour faire leur choix d'orientation. C'est limite d'ailleurs, une orientation subie", a-t-il confié à franceinfo lundi.
#APB #PostBac "On a un lycée déconnecté de l'université(...)il y a une orientation subie, on ne donne pas les codes aux lycéens" @Jimmy_FAGE pic.twitter.com/cVadAKusP9
— franceinfo (@franceinfo) 26 juin 2017
franceinfo : La plateforme APB est-elle à l'origine des failles dans l'orientation des élèves de terminale ?
Jimmy Losfeld : On impute beaucoup de choses au système APB, mais je ne pense pas qu'APB soit à l'origine du problème. Je pense qu'il récupère les pots cassés, notamment du lycée. On subit malheureusement un lycée qui n'est pas adapté, on a un lycée qui est déconnecté, d'ailleurs même de l'université. Nous à la FAGE on travaille, on oeuvre pour essayer de réconcilier un petit peu l'enseignement secondaire et l'enseignement supérieur. La première problématique à laquelle on fait face, c'est celle de l'orientation. Les lycéens sont mis devant le fait accompli en terminale, devant APB justement, pour faire leur choix d'orientation. C'est limite une orientation subie. La réalité aujourd'hui, c'est qu'il est nécessaire de réinvestir dans l'orientation. On ne leur donne pas les codes.
Quel levier doit-on actionner pour que cette orientation ne soit plus subie ?
Il faut réformer le lycée, le lycée aujourd'hui est inégalitaire. Le baccalauréat est en train d'être réformé, je pense que c'est une bonne chose. Il faut en finir avec cette épreuve terminale et aller vers plus de contrôle continu. Mais au-delà de ça, il faut également sortir des logiques de séries (S, L, ES, technologique etc.) parce qu'aujourd'hui, on sent bien que c'est une logique hiérarchique, avec les meilleurs en S, les moins bons en techno et pro. Il faut revenir vers un peu plus de disciplinarité je pense, avec une spécialisation progressive tout au long du lycée. Et vraiment, tout au long du lycée, mettre en capacité les lycéens de faire leur choix d'orientation. Ils ne doivent pas choisir le métier qu'ils doivent faire plus tard au lycée, ils doivent juste réfléchir au domaine disciplinaire qui les intéresse le plus.
Aujourd'hui, 60% des étudiants en première année ne terminent pas leur licence. Comment faire baisser ce taux ? Quelles sont les priorités ?
Du moment qu'on aura réglé le problème d'orientation, et qu'on aura fait une vraie orientation active, je pense que ce taux d'échec ahurissant et inacceptable en licence aura déjà drastiquement diminué. Et après, il faut renforcer pendant cet accompagnement les passerelles d'une filière à l'autre, d'une série de baccalauréat à une autre, de telle manière à pouvoir réajuster un mauvais choix d'orientation de la part du lycée. La priorité, c'est la réorientation. Dans un second temps, on subit quand même une augmentation des effectifs étudiants. On est à 2,6 millions aujourd'hui, bientôt on sera 3 millions. Cela doit nécessairement s'accompagner de moyens supplémentaires, et donc de plus de personnel, de plus d'enseignants, de plus d'amphis.
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