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Ben Laden tombé pour une histoire de cœur ?

Un ex-général de l'armée pakistanaise a enquêté sur les derniers mois de la vie du chef d'Al-Qaïda. Il soupçonne une de ses femmes, aux ordres de l'organisation terroriste, de l'avoir donné aux Américains.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Depuis le raid américain sur la maison d'Oussama Ben Laden au Pakistan, le 2 mai 2011, des théories s'affrontent pour expliquer la mort du leader terroriste.  (BRUNO FAHY / BELGA MAG)

Oussama Ben Laden a-t-il été trahi par une ancienne conquête aveuglée par l'amour ? Au terme de huit mois d'enquête, un général pakistanais à la retraite, Shaukat Qadir, est arrivé à cette conclusion. Entre théorie du complot et feux de l'amour, il rend public, vendredi 9 mars, sa version de l'opération dans laquelle le chef d'Al-Qaïda a été tué, le 2 mai 2011. Explications. 

Au printemps 2011, une des femmes de Ben Laden aurait refait surface dans la vie du chef terroriste. La Saoudienne Khairia, qu'il avait épousée dans les années 1980 et n'avait pas revue depuis la fin 2001, se présente à Abbottabad, au Pakistan, où le chef d'Al-Qaïda se cache avec deux autres épouses et plusieurs de leurs enfants.  

"Je dois faire une dernière chose pour mon mari"

A son arrivée dans la maison, la jeune femme, réputée pour sa jalousie maladive, s'installe au premier étage. Ce retour soudain éveille vite les soupçons d'un des fils de Ben Laden, Khalid. Il "n'arrêtait pas de lui demander pourquoi elle était venue et ce qu'elle voulait d'Oussama. Et elle lui a juste répondu : 'Je dois faire une dernière chose pour mon mari'", explique l'enquêteur. Pour ce dernier, Al-Qaïda a téléguidé Khairia afin d'orienter les Américains vers la maison d'Abbottabad et précipiter la fin d'Oussama Ben Laden. L'interception par les Etats-Unis d'une communication téléphonique de Khairia aurait contribué à les persuader qu'Oussama Ben Laden se trouvait bien là.

De son côté, Washington dément et assure avoir repéré le chef terroriste par ses propres moyens. L'armée pakistanaise a, elle, toujours affirmé ignorer sa présence à Abbottabad. 

Ben Laden sénile, un boulet pour Al-Qaïda ?

Dix mois après l'attaque, les dessous du raid américain qui a tué le chef d'Al-Qaïda  dans le nord du Pakistan, restent mystérieux. Les théories du complot sont nombreuses et celle de la trahison figure en bonne place. Pour Shaukat Qadir, qui a pu visiter la maison et recueillir les témoignages d'agents qui ont interrogé les femmes d'Oussama Ben Laden, l'ancien leader d'Al-Qaïda, devenu sénile, était un boulet pour l'organisation terroriste. Le réseau aurait alors décidé de s'en débarrasser via ce piège mettant en scène Khaira. 

L'ancien général explique que le bras droit d'Oussama Ben Laden, l'Egyptien Ayman Al-Zawahiri, "en avait marre des lubies fantasmatiques de Ben Laden", qui voulait par exemple "s'emparer d'une centrale nucléaire" au Pakistan. 

Basée sur des témoignages, la théorie de l'ancien haut gradé n'est pas étayée par des preuves. Surtout, le général disculpe quasiment l'armée pakistanaise, accusée d'avoir fermé les yeux pendant des années sur la présence d'Oussama Ben Laden à Abbottabad. Sera-t-il un jour capable d'apporter des preuves ? Le militaire sourit : "C'est comme pour l'affaire JFK."

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