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"Biens mal acquis": spectaculaire perquisition à Paris chez le fils du président de Guinée

Deux juges d'instruction français enquêtent depuis 2010 sur cette affaire, où trois chefs d'Etat africains sont soupçonnés d'avoir acquis des biens mobiliers et immobiliers de façon frauduleuse.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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L'appartement du fils du président de Guinée équatoriale, avenue Foch à Paris, le 14 février 2012. (ERIC FEFERBERG / AFP)

Une perquisition de grande ampleur a été menée mardi 14 février dans l'appartement du fils du président de Guinée équatoriale, avenue Foch à Paris (16e), dans le cadre de l'affaire dite des "biens mal acquis". Deux juges enquêtent depuis décembre 2010 sur les conditions dans lesquelles trois chefs d'Etat africains, Denis Sassou Nguesso (Congo), Teodoro Obiang Nguema (Guinée) et le défunt président Omar Bongo (Gabon) ont acquis un important patrimoine en France. Ces acquisitions pourraient relever du recel et du blanchiment de détournement de fonds publics étrangers.

Un camion de déménagement était garé dans la contre-allée devant l'entrée de cet hôtel particulier. En juillet 2011, Libération avait décrit une propriété de 2 185 m2 s’étendant sur six étages et des dizaines de pièces. En septembre, plusieurs véhicules appartenant à la famille du président équato-guinéen avaient déjà été saisis au domicile du dirigeant africain.

Collection YSL et Pierre Bergé

Les biens de la famille Obiang sont particulièrement dans la ligne de mire des enquêteurs, qui ont récemment conclu que le patrimoine de ces familles s'était enrichi de nouvelles acquisitions en dépit de la plainte les visant, déposée en 2008 par Transparency International France (TIF). Le fils du président Obiang a ainsi acquis des œuvres d'art lors de la vente de la collection Yves Saint Laurent et Pierre Bergé, en février 2009, pour 18,35 millions d'euros.

"Fait atypique", souligne dans une note la cellule anti-blanchiment de BercyTracfin, ces biens ont été payés par "la Somagui Forestal, société forestière sous contrôle deTeodoro Nguema Obiang, ministre de l'Agriculture et des forêts qui est à l'origine des virements".

"Je suis venu protester de la façon la plus vive car nous considérons qu'il s'agit du territoire de la Guinée équatoriale par le principe de souveraineté", a déclaré sur place l'avocat de la Guinée équatoriale, Me Olivier Pardo. "Cet immeuble appartient à l'Etat équato-guinéen et non à la présidence". Pour le Quai d'Orsay, cet appartement "relève du droit commun".

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