Chine. La date du prochain Congrès du Parti communiste reste un mystère
Le parti communiste chinois doit nommer cette année une nouvelle génération de leaders. Mais la date n'est toujours pas connue... La faute à des désaccords politiques ?
CHINE - Dans quelques semaines, Hu Jintao va céder sa place de numéro 1 du parti communiste chinois à Xi Jinping, lors du 18e Congrès du Parti communiste chinois. Mais la date de cet événement, d'une importance comparable à l'élection présidentielle en France ou aux Etats-Unis, n'est toujours pas connue. Une anomalie qui laisse deviner des désaccords au sommet du pouvoir chinois.
Convoqué tous les cinq ans, le Congrès du Parti communiste a plusieurs missions, comme le résume Alice Miller (article en anglais), une chercheuse de l'université américaine de Stanford : adopter les grandes lignes politiques pour les prochaines années ; réviser (éventuellement) la constitution du parti ; nommer les nouveaux dirigeants chinois.
Habituellement, il se tient en octobre, et sa date est annoncée un mois à l'avance. Mais cette année, même les quelque 2 000 délégués qui se réuniront pour l'occasion dans le Palais de l'Assemblée du peuple n'ont pas reçu d'informations officielles sur la date de l'événement, rapporte The Telegraph (article en anglais).
L'affaire Bo Xilai en toile de fonds
Faute de parole officielle sur le sujet, les observateurs s'en remettent aux déclarations d'un ancien dirigeant de Hong Kong à CNN (article en anglais), qui estime que le Congrès se tiendra dans le courant du mois d'octobre, ou à des sources anonymes. Le journal irlandais The Irish Times croit ainsi savoir qu'il se tiendra du 15 au 18 octobre. Une source contactée par FTVi rapporte que les hôtels de Pékin ont fait le plein de réservations autour du 18 octobre.
Les raisons de ce retard restent tout aussi mystérieuses. L'état de santé du futur numéro 1, Xi Jinping, a été un temps évoqué lorsque ce dernier a annulé sans explication une série de rencontres officielles début septembre, avant de réapparaître. Mais les observateurs estiment que ce retard est la preuve de désaccords politiques.
"Il faut avoir pris toutes les décisions avant, donc cela veut dire qu’ils ne sont pas d’accord sur tout", explique à FTVi Jean-Philippe Béja, sinologue au Centre d'études et de recherches internationales de Sciences Po. Et les motifs de frictions ne manquent pas, du sort de Bo Xilai, le haut dirigeant démis de ses fonctions en mars, à la liste des nouveaux dirigeants. En attendant, ces négociations politiques ont des répercussions inattendues : le marathon de Pékin, prévu initialement le 14 octobre comme l'explique ce coureur néerlandais sur son blog (article en anglais), est suspendu jusqu'à nouvel ordre.
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