Chômage : 18e mois de hausse (+1,5%), 45 400 demandeurs d'emploi supplémentaires
La France a connu sa 18e hausse consécutive de chômage en octobre. Le pays compte désormais 3 103 300 demandeurs d'emploi de catégorie A.
ECONOMIE – Cela ne s'arrange pas. Pôle emploi et les services statistiques du ministère du Travail (Dares) ont annoncé, mardi 27 novembre, que près de 45 400 personnes supplémentaires se sont inscrites comme demandeurs d'emploi sans activité, portant à 3 103 300 le nombre de chômeurs de catégorie A.
C'est une hausse de 1,5% par rapport à octobre 2012 et de 10,6% sur une année. Une augmentation à peine moins forte que lors du record de septembre (1,6% et près de 47 000 demandeurs d'emploi supplémentaires).
Et si l'on intègre les chômeurs de catégorie B et C (qui ont exercé une activité réduite), c'est encore pire. Au total, la France compte 4 870 800 personnes inscrites à Pôle emploi, en comptant les départements d'Outre-mer (DOM). Un nombre en hausse de 1,6% par rapport au mois d'octobre.
Des chiffres "catastrophiques en terme social"
"Non, nous n'avons pas touché le fond." Ces mauvais chiffres étaient attendus par les spécialistes, à l'image de Marion Cochard, économiste à l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), contactée par francetv info fin octobre.
Mais selon Mathieu Plane, économiste à l'OFCE, interrogé par l'AFP, "la particularité en octobre est la dégradation des chiffres des catégories B et C. Au-delà du chômage, c'est le problème du sous-emploi qui apparaît désormais", a-t-il analysé. Une telle augmentation n'avait pas été observée depuis avril 2009, note l'agence. Sauf qu'"entre-temps, on recense 1,5 million de chômeurs supplémentaires, c'est ce qui fait que ces chiffres sont particulièrement catastrophiques en terme social", a poursuivi l'expert.
Le gouvernement demande du temps
"Les effets du pacte pour la compétitivité se feront sentir au cours de l'année 2013", a promis le ministre du Travail, Michel Sapin, soulignant qu'il y avait "un décalage entre la puissance de la machine à créer du chômage et les effets des décisions que nous avons déjà prises". Constatant ces "mauvais chiffres", il s'est dit "persuadé que la mobilisation de tous et les effets positifs de nos décisions nous permettront d'inverser la courbe du chômage à la fin de l'année prochaine".
Le gouvernement s'était lui aussi montré prudent. François Hollande avait annoncé une "hausse du chômage continue pendant un an", lors de sa première conférence de presse, mardi 13 novembre à l'Elysée. "Ça va être difficile à vivre pour des familles, pour des territoires, pour des entreprises", avait-il concédé.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.