Comment les enquêteurs ont remonté la piste du suspect
Ils ont suivi deux pistes principales pour remonter jusqu'au tueur présumé : le scooter avec lequel il circulait et l'adresse IP de l'ordinateur de son frère.
Une opération du Raid était toujours en cours mercredi 21 mars dans le quartier de la Côte Pavée à Toulouse pour tenter d'interpeller l'auteur présumé des tueries de Toulouse et de Montauban. Quelque 20 000 dossiers de soldats ont été examinés au cours de l'enquête, a expliqué le ministre de la Défense, Gérard Longuet, sur RTL. Mais deux pistes ont notamment aidé les enquêteurs à remonter jusqu'à ce Toulousain de 23 ans.
• L'adresse IP
"Il était dans le collimateur de la DCRI [la Direction centrale du renseignement intérieur], comme d'autres, depuis les deux premiers attentats", explique une source proche de l'enquête à l'AFP. D'autant que Mohammed Merah était suivi par les services de renseignement depuis plusieurs années, en raison de ses séjours en Afghanistan et au Pakistan.
Mais ce qui a été déterminant, c'est l'identification de l'adresse IP de l'ordinateur du frère du suspect. En effet, les policiers ont réussi à remonter jusqu'à cette machine à partir d'une annonce postée sur le site Le Bon Coin par le parachutiste Imad Ibn Ziaten, tué le 11 mars à Toulouse. Ce dernier souhaitait vendre sa moto. Les policiers ont ainsi recoupé leurs listes d'individus à surveiller avec la liste des internautes - près de 600 - qui avaient consulté cette annonce. Le frère du suspect a été interpellé mercredi matin avec son amie.
Interrogé par FTVi, Didier Durand, secrétaire régional du syndicat de police Synergie, rappelle qu'"il a fallu entre autres éplucher des centaines d'adresses IP. C'est un travail monstrueux". "La réactivité a été exceptionnelle", a-t-il souligné.
• Le scooter
Par ailleurs, les enquêteurs ont également suivi la piste du scooter. Le tueur se déplaçait sur un puissant modèle Yamaha T-Max 530. Christian Dellacherie, patron de "Yam 31", concessionnaire du nord-est de Toulouse, a été approché par Mohammed Merah pour désactiver la puce antivol sur ce type de deux-roues. Il a refusé de lui répondre. Il témoigne au micro de France 2.
Vidéo : France 2 / Anne-Charlotte Hinet et Tristan Lebras
Selon Christian Dellacherie, le jeune homme "avait ajouté de manière anodine qu'il venait de démonter le scooter pour le repeindre". Le concessionnaire a alors "fait le rapprochement" avec la tuerie de Toulouse.
"Les policiers m'ont demandé si j'étais en mesure de l'identifier : je leur ai donné le nom et le prénom du jeune homme, que nous avions dans notre banque de données depuis qu'il avait 14 ans, a précisé Christian Dellacherie. Il nous achetait souvent des pièces détachées. A cet âge, on tombe souvent."
Lors des négocations avec le Raid, Mohammed Merah a fourni l'adresse où il avait stationné le scooter. L'engin a effectivement été retrouvé sur les lieux et est en cours d'expertise.
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