Cet article date de plus de douze ans.

Comment les enquêteurs ont remonté la piste du suspect

Ils ont suivi deux pistes principales pour remonter jusqu'au tueur présumé : le scooter avec lequel il circulait et l'adresse IP de l'ordinateur de son frère.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Les forces de police durant l'opération du Raid contre le suspect des tueries de Toulouse et Montauban, à Toulouse, le 21 mars 2012. (PASCAL PARROT / REUTERS)

Une opération du Raid était toujours en cours mercredi 21 mars dans le quartier de la Côte Pavée à Toulouse pour tenter d'interpeller l'auteur présumé des tueries de Toulouse et de Montauban. Quelque 20 000 dossiers de soldats ont été examinés au cours de l'enquête, a expliqué le ministre de la Défense, Gérard Longuet, sur RTL. Mais deux pistes ont notamment aidé les enquêteurs à remonter jusqu'à ce Toulousain de 23 ans.

L'adresse IP

"Il était dans le collimateur de la DCRI [la Direction centrale du renseignement intérieur], comme d'autres, depuis les deux premiers attentats", explique une source proche de l'enquête à l'AFP. D'autant que Mohammed Merah était suivi par les services de renseignement depuis plusieurs années, en raison de ses séjours en Afghanistan et au Pakistan.

Mais ce qui a été déterminant, c'est l'identification de l'adresse IP de l'ordinateur du frère du suspect. En effet, les policiers ont réussi à remonter jusqu'à cette machine à partir d'une annonce postée sur le site Le Bon Coin par le parachutiste Imad Ibn Ziaten, tué le 11 mars à Toulouse. Ce dernier souhaitait vendre sa moto. Les policiers ont ainsi recoupé leurs listes d'individus à surveiller avec la liste des internautes - près de 600 - qui avaient consulté cette annonce. Le frère du suspect a été interpellé mercredi matin avec son amie.

Interrogé par FTVi, Didier Durand, secrétaire régional du syndicat de police Synergie, rappelle qu'"il a fallu entre autres éplucher des centaines d'adresses IP. C'est un travail monstrueux". "La réactivité a été exceptionnelle", a-t-il souligné.

Le scooter

Par ailleurs, les enquêteurs ont également suivi la piste du scooter. Le tueur se déplaçait sur un puissant modèle Yamaha T-Max 530. Christian Dellacherie, patron de "Yam 31", concessionnaire du nord-est de Toulouse, a été approché par Mohammed Merah pour désactiver la puce antivol sur ce type de deux-roues. Il a refusé de lui répondre. Il témoigne au micro de France 2. 

Toulouse : le suspect a posé des questions "inhabituelles" sur son scooter ( France 2 / Anne-Charlotte Hinet et Tristan Lebras)

Vidéo : France 2 / Anne-Charlotte Hinet et Tristan Lebras

Selon Christian Dellacherie, le jeune homme "avait ajouté de manière anodine qu'il venait de démonter le scooter pour le repeindre". Le concessionnaire a alors "fait le rapprochement" avec la tuerie de Toulouse.

"Les policiers m'ont demandé si j'étais en mesure de l'identifier : je leur ai donné le nom et le prénom du jeune homme, que nous avions dans notre banque de données depuis qu'il avait 14 ans, a précisé Christian Dellacherie. Il nous achetait souvent des pièces détachées. A cet âge, on tombe souvent." 

Lors des négocations avec le Raid, Mohammed Merah a fourni l'adresse où il avait stationné le scooter. L'engin a effectivement été retrouvé sur les lieux et est en cours d'expertise.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.