Les similitudes entre les assassinats de militaires et la tuerie de Toulouse
Le tireur est à scooter et a utilisé une seule et même arme, un calibre 11.43. FTVi fait le point sur les éléments de comparaison.
Sept personnes tuées en quelques jours dans le Sud-Ouest. La psychose s'est emparée de la région après l'assassinat de trois militaires à Toulouse et Montauban, la semaine précédente, et la fusillade devant un collège-lycée juif d'un quartier toulousain, lundi 19 mars, qui a fait quatre morts, dont trois enfants.
Les rapprochements sur le mode opératoire ont conduit le parquet de Paris à se saisir des trois enquêtes au titre de sa compétence antiterroriste. Même arme, tueur à scooter expérimenté, victimes issues de minorités : FTVi relève les éléments de comparaison entre ces affaires.
• Une arme de calibre 11.43
C'est à chaque fois la "même arme", a affirmé une source proche de l'enquête à l'AFP. Un seul et même calibre 11.43 a servi à trois reprises dans le Sud-Ouest. Il a d'abord permis au tueur d'abattre un militaire à Toulouse le 11 mars. Quatre jours plus tard, il a tué deux militaires et en a grièvement blessé un autre à Montauban. Lundi, il a encore servi lors de la fusillade devant l'école juive.
Des douilles de 11.43 avaient été retrouvées sur les lieux de cette dernière fusillade. Lundi, le tireur était également muni d'un 9 mm, qui se serait enrayé. Il aurait alors utilisé le 11.43 à l'intérieur de l'établissement. Ce type d'arme peut être acheté en armurerie. Le calibre 11.43 était très prisé par le grand banditisme dans les années 1970-80, mais est également largement répandu dans les ventes sous le manteau.
"Le 9 mm parabellum est plus répandu aujourd'hui dans le milieu du grand banditisme, observe un spécialiste de balistique. Mais il reste encore beaucoup de calibres 11.43 en circulation depuis la seconde guerre mondiale car c'était l'arme utilisée par les soldats français et américains."
• Un tueur présumé en deux-roues, vêtu de noir et portant un casque à visière
Que ce soit à Montauban ou à Toulouse, tous les témoignages recueillis évoquent un individu "à scooter" ou à moto. Il s'agirait d'un modèle puissant, de grosse cylindrée. L'homme serait également vêtu de noir et porterait un casque à visière.
Lors du premier meurtre de Toulouse, un militaire en civil a été attiré dans un piège : il se rendait à un rendez-vous pour vendre sa moto quand il a été abattu. A Montauban, l'assassin a ouvert le feu sur un groupe de militaires regroupés autour d'un distributeur de billets. Il est descendu de son engin et a tiré à bout portant sur les victimes avant de prendre la fuite.
Lors de la fusillade devant le collège-lycée juif de Toulouse, lundi, les témoins évoquent là encore un individu à scooter mais divergent sur la couleur de celui-ci, noir ou blanc. Là aussi, l'homme est descendu de son deux-roues avant de tirer.
Mais cette fois, les enquêteurs ont identifié sur les images de vidéosurveillance la plaque d'immatriculation du scooter utilisé par le tueur. Ils ont ainsi pu constater que le deux-roues avait été acheté en mai dernier, ce qui devrait permettre de faire progresser l'enquête.
• Un tireur déterminé et expérimenté
Le mode opératoire est très similaire dans les trois affaires. Dans le cadre des assassinats de militaires, la piste d'un meurtrier issu des rangs de l'armée n'est pas privilégiée, mais les policiers recherchent un tireur expérimenté. "Une série d'éléments font penser que le tireur n'avait pas une arme dans la main pour la première fois. Il y a une connaissance manifeste des armes. Il est habitué à utiliser des armes de ce type. C'est peut-être un ancien militaire, un habitué d'un club de tir ou quelqu'un qui a l'habitude de manipuler des armes", a expliqué à l'AFP une source judiciaire.
Le tireur de la fusillade du collège juif semblait également très déterminé. Il "a tiré sur tout ce qu'il y avait en face de lui et a poursuivi des enfants à l'intérieur de l'école", a indiqué le procureur de Toulouse, Michel Valet.
La présidente du Crif en région Midi-Pyrénées, Nicole Yardeni, a dit à RTL avoir pu visionner les images de la tuerie capturées par une caméra de vidéosurveillance avant que celles-ci ne soient placées sous scellés. C'est "quelque chose d'irréel, a-t-elle raconté. On voit un homme qui court après des enfants, qui en attrape et qui met une balle dans la tête à un enfant de 8 ans."
• Des victimes toutes issues de minorités
La première victime toulousaine, Imad Ibn-Ziaten, abattu le 11 mars lors d'un rendez-vous fixé pour l'achat de sa moto, était d'origine marocaine. Sur les trois militaires visés à Montauban, deux étaient d'origine maghrébine tandis que le dernier, toujours entre la vie et la mort, vient des Antilles. Enfin, le collège-lycée Ozar-Hatorah visé lundi 19 mars est un établissement confessionnel juif.
Pour autant, Imad Ibn-Ziaten n'avait pas donné son nom dans la petite annonce par laquelle l'a contacté le tueur. Il se contentait d'écrire qu'il était "militaire".
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.