Comment se défend Florence Lamblin, l'élue écologiste mise en examen pour blanchiment
Mise en examen pour blanchiment en bande organisée et association de malfaiteurs, l'élue du 13e arrondissement de Paris dément toute implication.
JUSTICE - Mise en examen samedi 13 octobre pour blanchiment en bande organisée et association de malfaiteurs, Florence Lamblin, une élue Europe écologie - Les Verts du 13e arrondissement de Paris, dément avec force toute implication dans cette affaire de blanchiment d'argent de la drogue, tout en reconnaissant par l'intermédiaire de son avocat une éventuelle fraude fiscale. FTVi revient sur ses arguments.
Acte I: "Je n'ai rien à voir là-dedans"
"Je n'ai rien à voir là-dedans". Samedi 13 octobre, après la révélation de sa mise en examen, l'élue dément immédiatement toute implication dans l'affaire au téléphone avec France Inter. "Elle m'a dit par SMS qu'elle n'y était absolument pour rien", renchérit Yves Contassot, l'un des élus écologistes du 13e arrondissement.
Au micro de France 2, son avocat, Jérôme Boursican, nie avec force l'implication de sa cliente et n'hésite pas à parler d'erreur judiciaire.
Acte II: "La vérité, c'est qu'elle est en lien avec une personne mise en cause"
Au fil de la journée, l'argumentation évolue. Joint au téléphone par FTVi, Jérôme Boursican explique pourquoi, à son sens, sa cliente se retrouve inquiétée dans cette affaire: "la vérité, c'est qu'elle est en lien avec une personne mise en cause, et elle a été interpellée au regard de ce lien". L'avocat évoque également des "conversations téléphoniques dénuées de tout fondement concernant le blanchiment".
Sur i-Télé, Jérôme Boursican précise que la personne en question ne fait pas parti des personnes mises en examen dans cette affaire. "Florence Lamblin ne connaissait personne dans ce dossier, elle n'a aucun lien avec un seul mis en examen", explique-t-il alors. "Le juge d'instruction fera le tri entre les uns et les autres, je suis tout à fait confiant (...) sur le fait que j'obtiendrai un non-lieu dans cette affaire", poursuit-il.
Acte III: "Elle a voulu rapatrier 350 000 euros en France"
Invité à s'expliquer sur les 350 000 à 400 000 euros en liquide que les policiers auraient retrouvé à son domicile, l'avocat de Florence Lamblin dément avec fermeté. "Les enquêteurs n'ont jamais retrouvé 400 000 euros en liquide au domicile de ma cliente, c'est une information fausse", explique-t-il à FTVi. Mais il reconnaît que l'élue "possède bien un compte bancaire en Suisse", un "héritage", dans la famille depuis 1920. "Il y a, au pire, quelques défauts de déclaration au fisc, de l'ordre de 1 500 ou 2 000 euros par an, mais rien de plus", concède-t-il.
Dans l'après-midi, il se fait plus précis dans un entretien avec l'AFP. Il raconte que sa cliente avait hérité d'une somme de 350 000 euros provenant d'un héritage familial, placé sur son compte suisse. "Elle a voulu rapatrier ces 350 000 euros sur conseil de sa banque. On l'a mise en relation avec quelqu'un qui a rapatrié cet argent en France", poursuit Jérôme Boursican. Or, "cette personne s'est révélée impliquée dans une affaire de blanchiment", ajoute l'avocat.
Sur France Inter, l'avocat fiscaliste Philippe Kenel expliquait que l'élue avait peut-être eu recours au "principe de la compensation". Ce principe réunit les intérêts des exilés fiscaux, demandeurs d'argent liquide, avec ceux des trafiquants, qui cherchent à blanchir le fruit de leur trafic. "Ma cliente n'avait aucune idée du parcours de cette personne", justifie Jérôme Boursican. "S'il y avait quelque chose, ce serait tout au plus le fait de ne pas avoir déclaré 350 000 euros à l'Impôt sur la fortune", conclut le conseil de Florence Lamblin.
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