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Contrôles d'identité : les récépissés divisent toujours le gouvernement

Le ministre de la Ville, François Lamy, plaide en faveur de "l'expérimentation" du récépissé lors des contrôles de police. Une piste pourtant rejetée depuis plusieurs mois par Manuel Valls et Jean-Marc Ayrault. 

Article rédigé par franceinfo
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Des policiers effectuent un contrôle d'identité à Lyon (Rhône), le 22 mars 2011. ( MAXPPP)

Pourtant rejetée par Jean-Marc Ayrault voilà plusieurs mois, l'expérimentation des récépissés lors des contrôles de police continue à diviser le gouvernement. Le ministre délégué à la Ville, François Lamy, s'y dit favorable "comme l'un des outils possibles de lutte contre les contrôles d'identité à répétition et au faciès", mardi 8 janvier, lors de la présentation de ses vœux aux habitants de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).

Un "couac", aux yeux du secrétaire national de l'UMP Bruno Beschizza, qui estime dans un communiqué que cette proposition traduit "les vieux réflexes flicophobes socialistes".

Valls refuse un dispositif qui "tournerait au ridicule"

La proposition de François Lamy est d'autant plus étonnante que le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, avait estimé dès le mois de juin que ce dispositif "tournerait au ridicule", et prévenu en septembre qu'il ne voulait pas d'une mesure qui "compliquerait de manière déraisonnable le travail des policiers sur le terrain". Fin septembre, Jean-Marc Ayrault lui-même avait définitivement fermé le ban, en déclarant sur France 2 que Manuel Valls l'avait convaincu que ces récépissés ne représentaient pas un bon moyen pour lutter contre les contrôles d'identité au faciès. 

"Qui doit-on croire ? Manuel Valls ou François Lamy ?", s'interroge aujourd'hui Bruno Beschizza, en dénonçant "le double discours du gouvernement sur ce sujet"

Duflot, Hamon et Delanoë également favorables

En octobre et en décembre, deux autres ministres, Cécile Duflot et Benoît Hamon, avaient eux aussi plaidé en faveur d'une "expérimentation" des récépissés, le second assurant sur France 5 que "ce sujet n'est pas enterré". Dans la foulée, le maire socialiste de Paris, Bertrand Delanoë, avait proposé qu'une telle expérimentation se déroule dans la capitale. "Ils sont peut-être mal informés… Le Premier ministre a arbitré : il n'y aura pas ce récépissé", avait alors sèchement rétorqué Manuel Valls, le 18 décembre.

Plusieurs organisations nationales et internationales, parmi lesquelles Human Rights Watch, dénoncent régulièrement la propension présumée de la police française à opérer des "contrôles au faciès". A Paris, le fait d'avoir la peau noire entraîne un risque d'être contrôlé trois à onze fois supérieur, et le fait d'avoir le type maghrébin un risque deux à quinze fois supérieur. C'est ce qu'affirme une étude menée par des chercheurs français en 2008, rapportée par le blog du Monde spécialisé dans les questions de sécurité. France 2 avait rencontré des jeunes de banlieue, fin juin, à ce sujet :

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