De Azzedine Alaïa aux coiffures de l'époque Edo, cinq expositions mode organisent leur réouverture pour le 15 décembre

Jean Vendome. Artiste Joaillier, Azzedine Alaïa collectionneur. Alaïa et Balenciaga. Sculpteurs de la forme, Luxes, Mythologies du poisson rouge et Secrets de beauté. Maquillage et coiffures de l'époque Edo dans les estampes japonaises, ces cinq expositions - qui venaient pour certaines d'être lancées - avaient dû, confinement oblige, fermer leur porte. Dès le 15 décembre, elles accueillent à nouveau du public mais certaines proposent aussi pour ceux qui ne peuvent pas se déplacer une visite virtuelle, d'autres ont mis en ligne sur leur site une vidéo pour donner un avant-goût et d'autres encore prolongent leurs dates d'ouverture. Tour d'horizons.

"Jean Vendome. Artiste Joaillier", prolongée jusqu'en février

Réfractaire aux modes, Jean Vendome est un créateur méconnu qui a créé un style précurseur et très personnel, celui d’un bijou de caractère. "Un bijou de Jean Vendome, n’est jamais rationnel, il est émotionnel", disent les spécialistes. Installée depuis 2012 place Vendôme, L'École des Arts Joailliers propose des ateliers, des cours et des conférences - dispensés par des joailliers, dessinateurs, maquettistes, historiens d’art, gemmologues, horlogers, laqueurs ou émailleurs - mais aussi des expositions gratuites. C'est le cas de cette exposition consacrée à cet artiste joaillier méconnu dont elle présente le travail au travers de 130 créations plus impressionnantes les unes que les autres. Ses bijoux baroques et surréalistes au graphisme contemporain ont le plus souvent une apparence épurée et très dessinée. Son travail créatif d'une incroyable modernité leur a permis de traverser le temps.

Pour se préparer à la visite, belle découverte d'un artiste avant-gardiste avec Marie-Laure Cassius-Duranton, gemmologiste et professeur à l'École des Arts Joailliers qui invite à une visite virtuelle sur Instagram..

Exposition Jean Vendome. Artiste Joaillier initialement prévue jusqu'au 18 décembre 2020, elle est prolongée jusqu'au 27 février 2021. École des Arts Joailliers. 31, rue Danielle Casanova. 75001 Paris. Entrée gratuite sur réservation sur le site de l'Ecole des Arts Joailliers. 

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"Alaïa et Balenciaga. Sculpteurs de la forme" à la fondation Alaïa : un nouvel accrochage 

L'exposition Alaïa et Balenciaga. Sculpteurs de la forme - avait débuté fin janvier au moment de la semaine parisienne de la haute couture et devait s’achever en juin. Depuis le 27 septembre et désormais jusqu’au 3 janvier 2021, un nouvel accrochage de 64 modèles (contre 80 lors du premier accrochage) complète le propos. Dans l’histoire de la mode, ces deux couturiers maîtres de la coupe avaient beaucoup de points communs : leurs créations sont intemporelles, en témoignent ces modèles présentés dans un face-à-face entre ces deux maîtres de la coupe.

Deux couturiers hermétiques aux effets de tendance et n’ayant jamais eu peur de refuser les systèmes liés à la médiatisation. Issues des archives constituées par Azzedine Alaïa, les pièces de Balenciaga dialoguent avec celles d’Alaïa selon une communauté de création qui surprend. Alors que ces modèles ont été créés à plusieurs années d'intervalle, la similitude de travail reste bluffante : même amour des coupes épurées, similarité de la palette chromatique... La scénographie - on circule dans un labyrinthe constitué de voiles de tissu blanc - contribue également à mettre en valeur les modèles présentés. Ils sont montrés au coeur même de la maison de couture parisienne du créateur tunisien, aujourd’hui siège de l’association qui veille sur sa mémoire et son oeuvre.

Pour se préparer à la visite, une vidéo, signée Sylvie Delpech, permet de se balader au coeur même de ce second accrochage.  

Exposition Alaïa et Balenciaga. Sculpteurs de la forme sous la direction d’Olivier Saillard, prolongée jusqu'au 3 janvier 2021. Association Azzedine Alaïa. 18, rue de la Verrerie. 75004 Paris. Tous les jours de 11h à 19h.

"Mythologies du poisson rouge" à l'Appart Renoma : un avant-goût en vidéo

Mythologies du poisson rouge, l'exposition de Maurice Renoma invite à une réflexion sur l'environnement. Cristobal, le poisson rouge en plastique, sert de fil rouge à cette exposition dans laquelle le créateur de mode et photographe dénonce les méfaits de la pollution plastique. Le créateur a sillonné le monde pendant deux ans accompagné de son poisson rouge qu'il a immortalisé dans une série de photographies humoristiques, sensuelles, tendres et saisissantes. Ces rencontres avec cet étonnant ami en plastique ne laissent personne indifférent, comme l’explique le photographe : "Cristobal se promène, il voyage avec moi. Les gens le prennent dans les mains, posent sur les photos en souriant même s'ils ne savent pas pourquoi... Je les appelle les bienveillants. Tous ne comprennent pas le message". Maurice Renoma a ouvert l’Appart, qui jouxte sa boutique parisienne, avec cette exposition réflexive sur l’environnement.

Pour préparer la visite, la vidéo ci-dessous invite à une visite du Souplex et de l'Appart, galerie nouvellement ouverte au-dessus de la boutique parisienne.  

Exposition Mythologies du poisson rouge jusqu'au 24 décembre 2020. Au Souplex et à L'Appart Renoma. 129, bis rue de la Pompe. 75016 Paris. Ouvert sur réservation.

"Luxes" au Mad : enfin une réouverture 

L'exposition Luxes a ouvert en octobre juste avant le second confinement. À la suite de l'exposition Dix mille ans de luxe, conçue en partenariat avec le Louvre Abu Dhabi en 2019, le Musée des Arts Décoratifs à Paris propose ici un riche voyage à travers les millénaires, de l'Antiquité au monde contemporain, et les civilisations. Des œuvres présentées sont les témoins d’une évolution de la notion de luxe et de son emploi dans une civilisation donnée. Si la notion de luxe est de nos jours définie par la présence massive des marques de mode - et certaines maisons apparaissent comme indivisibles à l’idée même du luxe -, l’idée de l’exposition est de ne pas s’y réduire : bijoux, accessoires et vêtements côtoient ici une profusion de vases, pendules et mobiliers... 

Pour préparer la visite, la vidéo ci-dessous donne un avant-goût en montrant comment s'est organisée la mise en place de l'exposition 

Exposition Luxes jusqu'au 2 mai 2021. Musée des Arts Décoratifs. 107, rue de Rivoli. 75001 Paris. Du mardi au dimanche de 11h à 18h. Le MAD et le musée du Louvre proposent un billet jumelé vendu sur www.ticketlouvre.fr qui permet d’accéder aux expositions et aux collections du MAD dans les 3 jours qui suivent la première visite au Louvre.  

"Secrets de beauté. Maquillage et coiffures de l'époque Edo dans les estampes japonaises" : dates prolongées

La Maison de la culture du Japon présente l'exposition Secrets de beauté. Maquillage et coiffures de l'époque Edo dans les estampes japonaises réunissant 150 estampes et 60 objets permettant de mieux connaître la pratique du maquillage, de la coiffure et les canons de la beauté à l’époque Edo (1603 –1868). Ces estampes témoignent de l’importance sociale du maquillage. Pinceaux, poudriers, miroirs, peignes et épingles à cheveux sont exposés aux côtés de perruques miniatures. Blanc, noir, rouge : le maquillage de l’époque Edo se compose de ces trois couleurs. Exhiber une peau d’une blancheur immaculée étant un point crucial pour les femmes. Le noir est lié aux rites de passage. Quant au rouge, rare et précieux, il se pose avec parcimonie sur les lèvres et les joues. 

L’art sophistiqué de la coiffure connaît aussi son apogée et les styles de chignons se diversifient rapidement. Parallèlement se développent les ornements de cheveux qui égaient les chevelures. Tout comme le maquillage, les coiffures sont des indicateurs d’âge, de classe sociale, de statut matrimonial ou de profession. L’exposition permet de découvrir des pratiques et des traditions qui ont parfois encore un écho dans la société japonaise actuelle.

Exposition Secrets de beauté. Maquillage et coiffures de l'époque Edo dans les estampes japonaises jusqu'au 6 mars. Maison de la culture du Japon. 101 bis, quai Branly. 75015 Paris.