Festival d'Avignon : le fiasco du "Retour à Berratham" de Preljocaj et Mauvigner
Décidément le public de la cour d’honneur du Palais des Papes n’est pas gâté cette année au festival d’Avignon. Après l’échec d’Olivier Py et de son Roi Lear , le deuxième spectacle programmé a lui aussi eu droit à des sifflets. Le texte de Laurent Mauvigner, Retour à Berratham , une histoire intemporelle d’un homme de retour dans sa ville après la guerre, n’a pas convaincu les spectateurs venus pour voir le ballet d’Angelin Preljocaj dans cette alliance à l’évidence ratée entre danse et théâtre.
A LIRE AUSSI ►►► A Avignon, Angelin Preljocaj affronte la cour d'honneur
La lumière vient de s’éteindre sur la cour et le premier commentaire fuse des gradins, suivis de sifflets, puis d’applaudissements pour féliciter les danseurs qui ne sont pas en cause dans ce fiasco. Le texte de Laurent Mauvigner, est non seulement d’une platitude confondante, mais il a en plus la prétention de renouveler la tragédie grecque avec un chœur antique, qui raconte. Mais porté par trois comédiens qui surjouent sans limite, il irrite avant tout un public qui attendait de la danse.
"Veuillez dire à Monsieur Preljocaj qu’il a fait du gâchis "
"Il y a des danseurs formidables, il y a des moments de danse magnifiques, mais alors le texte, comme il est dit, je sais pas … il y a un truc … c’est nul, c’est du roman de gare comme c’est dit ", confie une spectatrice."Le texte est encombrant, on a pas besoin d’un texte comme ça pour comprendre la danse. Les corps expriment suffisamment l’histoire ", renchérit une autre. "Veuillez dire à Monsieur Preljocaj qu’il a fait du gâchis ", conclue une dernière.
Grâce soit rendue aux dix danseurs qui ne sont pas en cause dans ce fiasco et qui offrent de beaux moments quand le texte veut bien leur laisser de la place sur scène. Angelin Preljocaj avait réussi une première collaboration avec Laurent Mauvigner, à l’évidence la cour d’honneur leur a donné des envies de grandeurs. Mais se prendre pour Sophocle et Marguerite Duras à la fois, ça, la cour ne le pardonne pas.
Retour à Berratham , texte de Laurent Mauvigner pour Angelin Preljocaj au festival d’Avignon jusqu’au 25 juillet
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.