Festival de Cannes : les deux films financés par Netflix ne sortiront pas en salle mais restent en compétition
Le Festival a annoncé qu'il ne sélectionnerait plus, à partir de 2018, le films qui ne s'engageraient pas à être diffusés dans les cinémas français.
Le Festival de Cannes ne punira pas Netflix. Dans un communiqué, mercredi 10 mai, la direction du festival affirme qu'elle n'exclura pas de sa compétition officielle deux films financés par le site de streaming Netflix, mais que ce dernier a refusé de sortir ces longs métrages dans les salles françaises. La présence de Netflix en sélection avait agacé certains défenseurs des salles obscures. Pour s'éviter des polémiques futures, le festival annonce que les films sélectionnés en compétition devront s'engager à sortir en salle en France, à partir de l'édition 2018.
"Le Festival de Cannes a demandé en vain à Netflix d’accepter que ces deux films puissent rencontrer les spectateurs des salles françaises et pas uniquement ses seuls abonnés", explique le communiqué. S'il acceptait de sortir en salle Okja, de Bong Joon-Ho, et The Meyerowitz Stories, de Noah Baumbach, Netflix devrait attendre trois ans pour les proposer en streaming à ses abonnés français, en raison de la chronologie des médias en vigueur en France.
Cannes "conscient de l'inquiétude" pour les salles de cinéma
Le festival de Cannes dément, dans son communiqué, "une rumeur" au sujet d'une possible exclusion des deux films Netflix. Mais annonce une nouvelle règle : "dorénavant, tout film qui souhaitera concourir en compétition à Cannes devra préalablement s’engager à être distribué dans les salles françaises", et ce à partir de l'édition 2018.
A l'annonce de la sélection, la Fédération nationale des cinémas français, citée par Le Monde, avait demandé une "clarification" et exprimé son inquiétude pour "l'exception culturelle" française incarnée par les règles favorisant la sortie en salle des films. Netflix, fervent opposant du système français, l'accusait en 2015 de "favoriser le piratage".
Dans son communiqué, la direction du festival affirme "son soutien au mode d’exploitation traditionnel du cinéma en France et dans le monde", et se dit "conscient de l’inquiétude" suscitée par les pratiques de Netflix à ce sujet.
Lors de la présentation des films en compétition, le sélectionneur Thierry Frémaux balayait pourtant les critiques : "Cannes est un laboratoire. On a un film de cinéma face à nous, pas d'une plateforme. On l'aime, on le montre." Mais une possible sortie en salle des deux films était alors évoquée.
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