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"Le Client" d'Asghar Farhadi : un thriller sociétal parfaitement maîtrisé

Le nouveau film du réalisateur iranien Asghar Farhadi, "Le Client", sort en salles mercredi 9 novembre. Six ans après le succès d'"Une Séparation", le cinéaste livre un nouveau drame domestique et social qui se déroule au sein de la classe moyenne en Iran.

Article rédigé par franceinfo, Thierry Fiorile
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le réalisateur iranien Asghar Farhadi recevant la palme du meilleur scénario, le 22 mai 2016, au Festival de Cannes, pour son film "Le Client". (VALERY HACHE / AFP)

Le plus célèbre des réalisateurs iraniens, Asghar Farhadi, raconte dans son dernier film, sorti mercredi 9 novembre au cinéma, l'histoire d'une vengeance. "Le Client" a reçu, en mai dernier au Festival de Cannes, le prix du meilleur scénario et celui de l'interprétation masculine pour l'acteur principal Shahab Hosseini .

Un jeune couple qui bascule

L'histoire est celle d'un jeune couple, qu'on qualifierait de "bobo" s'il vivait à Paris, qui s'installe dans un nouvel appartement. Dès le premier jour, la femme se fait agresser alors qu'elle sort de sa douche. On ne sait pas si elle a été violée, ce qu'on apprend c'est que l'ancienne locataire était une prostituée et l'agresseur un client. Fou de rage, le mari va traquer le coupable, un vieux père de famille assez pitoyable, et sa vengeance va dégénérer. Asghar Farhadi dit avoir voulu s'interroger sur la violence de son personnage principal "qui estime avoir une raison valable de l'exercer".

C'est un homme qui est persuadé de faire le bien et qui tente d'apporter le meilleur au monde. Mais il ne se rend pas compte qu'avec ses bonnes intentions, il est en train de commettre des horreurs

Asghar Farhadi

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Chronique des contradictions de la société iranienne

Dans le cinéma d'Asghar Farhadi, il y a ce que l'on voit, des personnages pris dans des dilemmes, et ce qu'on ne voit pas, ou plutôt ce que la censure iranienne ne doit pas voir. Car entre les lignes, transparaît toute la complexité d'une société vivante, loin des clichés qu'on se fait sur l'Iran. Asghar Farhadi, sans jamais juger ses personnages, chronique son époque en Iran dans ce thriller sociétal parfaitement maîtrisé.

On y retrouve les ingrédients qui font sa marque de fabrique : des personnages issus de la classe moyenne, une discorde domestique, l'observation fine et réaliste des relations humaines et sociales. 

Le cinéaste avait reçu l'Ours d'Or à Berlin en 2011, puis l'Oscar du meilleur film étranger pour "Une Séparation". "Le Client" a été choisi pour représenter l'Iran aux prochains Oscars. Sorti en Iran le 31 août, "Le Client" y a réalisé l'un des meilleurs résultats de l'histoire du cinéma iranien : plus de 1,5 million d'entrées. 

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