Le meurtrier du réalisateur Dariush Mehrjui, poignardé avec son épouse, a été arrêté selon les autorités
La police iranienne a annoncé jeudi 19 octobre avoir arrêté le "principal meurtrier" du réalisateur Dariush Mehrjui, poignardé à mort ainsi que son épouse dans des circonstances qui restent mystérieuses, selon les médias locaux. "Le principal meurtrier a été identifié, parmi les personnes arrêtées par la police, à la suite d'examens techniques et d'interrogatoires croisés", a indiqué la police, citée par l'agence de presse Tasnim. "Les interrogatoires sont toujours en cours pour identifier les complices et les aspects cachés de ce meurtre", a-t-elle ajouté.
Pas de détails sur le meurtre
Dariush Mehrjui, a été tué à coups de couteau à l'âge de 83 ans, samedi soir 14 octobre avec son épouse Vahideh Mohammadifar, une scénariste de 54 ans, à leur domicile de Karaj, à l'ouest de la capitale iranienne. La police a arrêté dix personnes dans le cadre de son enquête, selon l'organe du pouvoir judiciaire Mizan Online, qui n'a pas fourni de détails sur les circonstances et les motifs de ce double meurtre.
Le ministre de l'Intérieur Ahmad Vahidi a écarté mercredi tout "lien entre le meurtre de Mehrjui et les assassinats en série" des intellectuels dissidents en novembre 1998 commis par la police secrète du pays. Ces crimes avaient été imputés par le gouvernement à des "éléments incontrôlés" du ministère des Renseignements, qui ont été condamnés à des peines de prison allant jusqu'à la perpétuité.
Hommage au cinéaste pionnier
Pionnier de l'avènement du cinéma iranien et auteur de La vache en 1969, Dariush Mehrjui était une figure majeure du 7e art dans le pays. Outre La vache, il a notamment réalisé Monsieur le naïf (1970), Le Cycle (1974), Les Locataires (1987), Hamoun (1990), Sara (1993), Pari (1995) et Leila (1996). Ces films avaient été projetés en 2014, par le Forum des Images à Paris, au cours d'un hommage en sa présence. Dans une premier temps adoubé par le régime des ayatollahs, Dariush Mehrjui tombe rapidement en disgrâce et ses films seront systématiquement censurés.
De nombreux cinéastes et artistes iraniens ont assisté mercredi 18 octobre à Téhéran aux funérailles de Mehrjui et de son épouse, notamment Jafar Panahi, Massoud Kimiaï, Mohammad Rasoulof et Bahman Farmanara.
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