INFO FRANCETV INFO. Critiqué, le festival de la BD d'Angoulême va intégrer des femmes dans la liste des nommés au Grand prix
L'absence de femmes dans la compétition du Grand prix du festival d'Angoulême avait été dénoncée par un collectif de créatrices de BD.
Depuis le début de la semaine, la polémique ne cessait d'enfler. Signalée par un collectif de créatrices de bande dessinée, l'absence de femmes parmi les trente nominés au Grand prix du festival de BD d'Angoulême a provoqué les réactions indignées de plusieurs auteurs. Face au tollé, les responsables du festival vont proposer une nouvelle liste dans laquelle "figureront des auteures", annonce à francetv info, mercredi 6 janvier, le délégué général du festival, Franck Bondoux.
Avant cette annonce, plusieurs auteurs sélectionnés, dont Joann Sfar ou Riad Sattouf avaient fait part de leur souhait de ne pas figurer dans cette liste 100% masculine. "Cela enverrait un message désastreux à une profession qui de toutes parts se féminise", a ainsi écrit Joann Sfar sur sa page Facebook. La ministre de la Culture, Fleur Pellerin, avait également commenté l'affaire, se disant "un peu perturbée" par cette absence de femmes.
"Dans l'histoire de la BD, il n'y avait presque pas de femmes"
Le Grand prix, dont la sélection est contestée, récompense un auteur pour l'ensemble de son œuvre. Il n'a été remporté qu'une seule fois par une femme, Florence Cestac, en 2000. "Ce Grand prix regarde dans le rétroviseur et va chercher dix, quinze voire trente ans en arrière des auteurs qui ont apporté une contribution majeure pour le neuvième art", explique Franck Bondoux. "Or dans l'histoire de la bande dessinée, il n'y avait presque pas de femmes, hormis quelques-unes comme Claire Brétécher ou Florence Cestac", poursuit-il pour expliquer l'absence de femmes dans la liste initiale présentée par le comité de sélection du festival.
L'an dernier, deux femmes figuraient encore dans cette sélection : Marjane Satrapi et Posy Simmonds. Mais, explique Franck Bondoux, le vote des professionnels pour désigner le lauréat du Grand prix les avait placées "dans les dernières positions", d'où la décision de les sortir de la liste.
Touché par les accusations de sexisme, Franck Bondoux souligne que 25% des œuvres qui composent la sélection officielle du festival d'Angoulême cette année ont été réalisées par des auteures, alors que les femmes représentent "moins de 15%" parmi les créateurs de bande dessinée.
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