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Johnny et l'Amérique : la passion et l'inspiration, sans la consécration

Johnny Hallyday, décédé mercredi, vouait une immense passion au rock américain, au point de s'installer et de vivre en partie aux Etats-Unis, où il a tenté, en vain, de mener une carrière. 

Article rédigé par Grégory Philipps
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
En 2012, deux ans et demi après une longue hospitalisation, Johnny Hallyday avait repris les concerts aux Etats-Unis, ici à Los Angeles. (FREDERIC J. BROWN / AFP)

Les médias internationaux, en particulier la presse anglo-saxonne, rendent hommage mercredi 6 décembre à Johnny Hallyday, mort cette nuit à 74 ans, même s'il était peu connu aux Etats-Unis, rappelle le New York Times, qui salue "le Elvis Presley de la France". 

Le rockeur était passionné des Etats-Unis, mais il n'a pas réussi à y mener la carrière qu'il souhaitait. 

Lee Hallyday, son père "américain" de coeur

Dans les années 1950-1960, Johnny Hallyday est un enfant de la culture américaine et du rock and roll. Il a grandi avec Elvis Presley, Chuck Berry ou encore Eddie Cochran. À 18 ans, en 1961, quand il se présente à la Radio-télévision française (RTF), il commet un petit mensonge en parlant de ses racines américaines, dans l'émission "Discorama". "Hallyday, c’est mon vrai nom, dit-il. Mon père est américain et ma mère est française."

En réalité, le père de Johnny Hallyday, qu’il ne connait pas, Léon Smet, est belge. Mais Lee Hallyday, un danseur américain marié à une cousine du chanteur, était son père de cœur. C'est grâce à lui qu’il découvre toute la culture américaine. Un an plus tard, le jeune chanteur, qui a sorti deux albums en France, s’envole pour les Etats-Unis. Dans le Tennessee, à Nashville, le jeune Johnny enregistre en anglais, une version de Retiens la nuit, qui devient Hold Back the Sun. Dans ce disque, il reprend aussi les grands standards du rock américain, sans doute parce qu’il a l’idée de faire une carrière aux Etats-Unis. Mais le rockeur français ne parviendra jamais vraiment à s’imposer outre-Atlantique.

Johnny Hallyday tente l'immersion 

À partir du milieu des années 1970, il s’installe sur la côte ouest des Etats-Unis, à Los Angeles, où il vit avec Sylvie Vartan, sa première épouse, et leur fils David. Bien plus tard, en 2009, c'est dans cette ville qu’il frôle la mort. Johnny Hallyday est hospitalisé, dans le coma, pendant trois semaines, après une opération du dos.

Depuis 2013, il vivait toujours entre la France et Los Angeles, mais de manière plus permanente aux Etats-Unis. Le chanteur s'était installé, en famille, dans une belle demeure avec Laeticia, sa troisième épouse, à Pacific Palisades, un quartier tranquille où plus rien ne se passe après 20 heures, plaisantait-il. Il pouvait faire ses courses ou déposer ses enfants à l’école sans agiter les foules, ce qui était impensable à Paris. Johnny Hallyday appréciait cet anonymat et la météo clémente de Californie qui lui permettait de profiter de ses motos, ses Harley-Davidson, et de ses voitures décapotables.

Des tournées qui passionnent... les Français

En 2012, à 68 ans, Johnny Hallyday s'était lancé dans une série de concerts aux Etats-Unis, en commençant par Los Angeles. Puis au printemps 2014, il s'était engagé dans une tournée américaine de deux mois avec des étapes dans des grandes villes, le plus souvent devant un public d’expatriés français. Johnny, ce fou d’Amérique, n’a jamais réussi à conquérir le public américain. Durant toute sa carrière il aura finalement chanté une Amérique fantasmée, comme en 1982, avec ce titre écrit par Philippe Labro : Mon Amérique à moi.  

Le rêve américain de Johnny Hallyday - un reportage de Grégory Philipps

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