: Reportage "C'est un rendez-vous incontournable" : après la remise des prix littéraires, libraires et éditeurs profitent de l'envolée des ventes
Jean-Baptiste Andréa, Ann Scott, Neige Sinno ont un point commun : ils ont remporté cette semaine un prestigieux prix littéraire. Dans l'ordre, respectivement, le Goncourt, le Renaudot et le Fémina. Comme les lauréats des prix Médicis, Pulitzer, de l'Académie française ou du Goncourt des lycéens, ils vont voir croître leur notoriété et leurs revenus. Paroles de libraires qui profitent de cette manne, comme les éditeurs, et constatent l'intérêt de leurs clients fidèles pour ces prix, Goncourt en tête, vendu en moyenne à 400 000 exemplaires.
Devant la caisse de la librairie Passage à Lyon, Veiller sur Elle, le livre de Jean-Baptiste Andréa, Goncourt 2023, est en évidence. Deux habitués, gros lecteurs, l'achètent sans hésiter : "Je l'avais repéré dès qu'il est sorti, c'est un livre magnifique. Je vais l'acheter à plusieurs reprises. Là je l'achète pour des amis chez qui nous allons et puis bien entendu qu'à Noël le Goncourt sera sur les tables parce que c'est un bon livre, tout simplement."
Une attente très particulière autour du Goncourt
Disposés au milieu des autres livres, les prix littéraires se vendent bien. Surtout le Goncourt : une vingtaine par jour. En charge du rayon littérature, Didier Coviaux confirme cet engouement et l'intérêt économique pour les libraires : "Il y a des gens qui nous appelaient ou qui passaient en disant 'Vous n'avez pas encore le livre avec le bandeau, je repasserai'. Le bandeau est symbolique !"
"Le Goncourt est l'un des livres les plus offerts à Noël. Je ne sais pas s'il est lu, mais ça fait partie du rituel pour un certain nombre de gens."
Didier Coviaux, libraire à Lyonà franceinfo
Le livre de Jean-Baptiste Andréa se vendait déjà très bien avant de remporter le prix Goncourt assure le libraire, qui ne doute pas du succès à venir : "C'est un livre qui a tout pour plaire au plus grand nombre de lecteurs sans que ce soit péjoratif, au contraire. Il sera toujours mis en avant parce qu'il sera toujours demandé quoi qu'il arrive. Il y a une attente très particulière autour de ce prix-là, il faut faire avec : c'est un rendez-vous incontournable."
D'autres lecteurs s'en passent pour l'instant : "J'ai des proches qui vont peut-être l'acheter et donc on se le passera, confie une cliente. Parfois j'attends qu'il paraisse en livre de poche. Si j'ai vraiment envie je l'achète". Quant à cet autre client de la librairie, il se "fout complètement" des prix littéraires : "Ce n’est pas le Goncourt qui me fera lire un livre. Le Renaudot, le Fémina c'est pareil : ça fait vendre des bouquins, c'est très bien pour eux. En ce qui me concerne, ce n'est pas ce qui me fera lire un livre."
Confidence d'un libraire : le Goncourt s'arrache le 24 décembre vers 17 heures, en cadeau de dépannage.
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