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Des archéologues identifient des dents d'hommes de Néandertal digérées par de grands carnivores

Les étudier permettrait d'enrichir le nombre de fossiles humains dont les chercheurs manquent cruellement.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le squelette d'un homme de Néandertal, exposé au musée d'histoire naturelle de Lille (Nord), le 23 mai 2014.  (MAXPPP)

Il y a quelque 40 000 à 50 000 ans, la vie n'était pas de tout repos pour l'homme de Néandertal, menacé par les grands carnivores. Selon une étude publiée vendredi 2 février dans la revue Paleo, des archéologues ont découvert dans des restes de repas expulsés par les grands carnivores, des dents humaines digérées. Retrouvées sur le site des Pradelles à Marillac-le-Franc (Charente), elles sont en effet passées par le tube digestif de grands prédateurs. Du fait de l'attaque par l'acidité et les enzymes des sucs gastriques, "ces dents néandertaliennes ne ressemblaient pas à des dents humaines, les chercheurs les attribuaient à des bovidés ou des cervidés", explique Bruno Maureille, paléontologue et coauteur de l'étude.

Pour arriver à ces conclusions, l'équipe internationale a étudié les modifications morphologiques que les dents ont dû subir depuis la mort de leur propriétaire. Ils ont également pu définir un certain nombre de critères qui permettront à l'avenir de les identifier facilement.

Des restes laissés par des "hommes mangeurs d'hommes"

L'émail dentaire est la partie la plus résistante du corps humain, "le reste à totalement disparu pendant le processus de digestion des carnivores", explique le paléontologue. "Il peut y avoir des dents humaines partiellement digérées dans tous les gisements, entre le début de l'histoire de la lignée humaine et la fin de l'existence des grands carnivores [tes que l'Hyène des cavernes] il y a moins 12 000 ans", juge le directeur de recherches au CNRS. Cela permettrait d'enrichir le nombre de fossiles humains dont les chercheurs manquent cruellement.

Le site dont proviennent les dents étudiées servait de "boucherie" pour les hommes de Néandertal qui n'y vivaient pas. "Les hommes y apportaient les carcasses de rennes pour les traiter et en extraire un maximum de ressources", explique l'archéologue qui a fouillé le site pendant plus de 10 ans. "On suppose que les néandertaliens apportaient certains de leurs contemporains dans ce gisement pour les découper" comme les autres animaux, poursuit-il. Puis si par hasard, "les hommes mangeurs d'hommes n'emportaient pas tout (...) les carnivores arrivaient et 'charognaient' ce que les hommes laissaient", explique le chercheur.

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